[Digital Business Africa] – Durant plusieurs semaines, les enseignants du secondaire au Cameroun étaient en mode Craie morte avec le mouvement OTS, entendez : On a Trop Souffert. Ils revendiquaient leur matricule, mais surtout le paiement de leur salaire et émoluments. Le mouvement a bénéficié du soutien de plusieurs acteurs étatiques et de la société civile, notamment après le décès de l’enseignant Hamidou qui aura passé 10 ans de service sans recevoir de salaire faute de prise en solde, son dossier trainant entre deux départements ministériels : Enseignement secondaire et Fonction publique. Nombreux sont les enseignants dans cette situation.
Pour donner une réponse à la grève des enseignants, le président de la République Paul Biya avait prescrit au gouvernement, entre autres mesures, « d’entreprendre toutes les diligences nécessaires en vue d’optimiser la gestion des dossiers des lauréats des Ecoles normales supérieures ».

Dans un point de presse donné ce 06 avril 2022 à Yaoundé, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Joseph Le, a présenté ce qu’a déjà effectué son département ministériel à la suite des instructions présidentielles.
Au ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative, rappelle Joseph Le, il avait été instruit de systématiser la constitution des dossiers d’intégration des enseignants avant la fin de leur formation par les intéressés, et les institutions auxquelles ils sont affiliés ; de veiller, en relation avec les Universités d’Etat compétentes, au dépôt systématique dans les délégations régionales ou dans les services centraux du MINFOPRA, des dossiers d’intégration des lauréats des ENS et ENSET ; de traiter en urgence les dossiers d’intégration déjà recensés au MINFOPRA et de faire le point exhaustif sur les dossiers d’intégration des enseignants en instance au MINESEC et au MINEDUB ; de procéder désormais, en relation avec le MINESUP, à l’organisation des concours d’entrée dans les ENS et les ENSET, conformément à la règlementation en vigueur ; et surtout de mettre en œuvre toutes les mesures concourant à la dématérialisation et à la simplification des procédures de traitement des dossiers d’intégration dans la Fonction publique.
Le MINFOPRA a donc au préalable effectué un diagnostic pour comprendre les raisons des retards observés dans le traitement des dossiers d’intégration et/ou de reclassement des enseignants issus des ENS et ENSET.
Selon le ministre Joseph Le, le véritable goulot d’étranglement se situe au niveau de l’authentification des diplômes et le cas échéant au niveau de la délivrance de leurs équivalences. « Il nous est souvent arrivé d’attendre de six mois à deux ans pour recevoir la réponse à notre demande d’authentification d’un diplôme, auprès d’une administration ou institution qui l’aurait délivré », a relevé le ministre.
La solution à cet épineux problème, indique le ministre, va consister à entamer la procédure d’authentification des diplômes dès l’entrée en première année de la formation des lauréats. « D’ailleurs, ce qui est valable pour les futurs enseignants fonctionnaires l’est aussi pour tous les jeunes Camerounais qui accèdent à la Fonction publique de l’Etat », précise le ministre.
La dématérialisation des procédures comme solution
La solution de la dématérialisation des procédures a également été mise sur la table : « Afin d’y mettre un terme définitif, nous avons constitué une première provision budgétaire dans le cadre de l’exercice 2022. Ces moyens vont nous permettre d’acquérir une application spécialement dédiée à l’authentification des diplômes. Ce, à travers une plateforme collaborative regroupant le MINFOPRA, le MINESUP, le MINESEC, le MINEDUB, le MINSANTE et toutes les autres administrations où institutions qui délivrent les diplômes au Cameroun. Ainsi, en un clic, il me sera possible, à partir de mon bureau, d’obtenir toutes les informations sollicitées », a expliqué le ministre.
Le montant exact consacré à la création de cette application et les modalités pour sa réalisation n’ont pas été précisés dans la communication du ministre.
L’autre problème identifié par le MINFOPRA porte sur la constitution et l’acheminement des dossiers d’intégration par les lauréats des Ecoles Normales. Pour le ministre, ces dossiers doivent désormais être bouclés trois mois, voire six mois avant la fin de leur formation et la numéristion sera également au rendez-vous. Il a à cet effet effectué du 16 mars au 4 avril, une tournée d’explication dans les universités d’Etat disposant des Ecoles normales supérieures à DOUALA, à BUEA, à EBOLOWA, à BERTOUA, à MAROUA, à BAMENDA et à YAOUNDE.
« A toutes ces étapes, nous avons invité les responsables et les élèves des ENS et ENSET, au cours de nos séances de travail, à commencer, si ce n’est pas encore le cas, l’authentification des diplômes des futurs lauréats, et par la même occasion, la constitution des dossiers d’intégration. Aussi, dès la publication des résultats de fin de formation, les responsables des différentes Ecoles disposeront d’une semaine, au plus, pour transmettre les dossiers complets à la Délégation Régionale de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative de leur ressort. Il appartient dès lors aux délégations régionales de procéder à la numérisation des pièces constitutives desdits dossiers », a expliqué Joseph Le.
Les pièces du dossier complet des enseignants seront par la suite enregistrées dans le Système Informatique de Gestion intégrée des Personnels de l’Etat et de la Solde (SIGIPES), en vue d’en assurer la traçabilité, et surtout la transmission électronique immédiate à la Direction de la Gestion des Carrières dans les services centraux du MINFOPRA pour traitement. La Direction du Développement des Ressources humaines de l’Etat, pour sa part, élaborera concomitamment les Certificats de prise de service qui seront directement joints aux dossiers d’intégration reçus des délégations régionales par la Direction de la Gestion des carrières, explique le ministre.
Des réformes qui participeront à la réduction de la durée du parcours du dossier d’intégration du jeune lauréat d’une Ecole normale supérieure. Avant, il fallait attendre 25 à 30 mois avant que le dossier ne parvienne au MINFOPRA, indique le ministre qui affirme qu’ils recevront désormais ces dossiers en une seule journée.
« Puisque ce dossier, dès lors qu’il est complet, partira de l’Ecole normale directement pour notre délégation régionale de céans. Au moment de la numérisation des pièces constitutives, nous les recevrons en temps réel ici à Yaoundé. Je précise à cet effet que nos 10 délégations régionales et les
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