Confidences d’un prêtre.

Notre source, bien introduite au sein de l’Eglise catholique au Cameroun est formelle : le Vatican donne assez d’argent aux Eglises catholiques en Afrique contrairement à ce que pense certaines personnes. « Hormis l’archidiocèse de Douala (propriétaire de plusieurs biens mobiliers et immobiliers), aucun diocèse au Cameroun ne pourrait survivre sans le soutien financier du Vatican », affirme notre source, un prêtre qui a requis l’anonymat. « Le Vatican donne au minimum 35 000 dollars américain par an (environ 17,5 millions de francs Cfa, – 500 francs le dollar -, ndlr) à chaque diocèse au Cameroun. Le Vatican finance également une bonne partie de la formation des grands séminaristes et de nombreux projets de construction d’églises contrairement avec ce que certains pensent. Un fichier qui retrace tous ces financements est disponible », révèle notre source.
Plus encore, indique notre source, il n’y a pas que le Vatican qui finance les activités et les projets de l’Eglise catholique au Cameroun, il y a également les organisations caritatives internationales. Il cite entre autres Missio (une organisation internationale de solidarité et d’échange entre communautés chrétiennes et de promotion des rencontres interculturelles et interreligieuses basée en Belgique) et Miva (organisation autrichienne catholique qui finance l’évangélisation dans les jeunes églises en Afrique et en Amérique latine).
Question : avec tous ces financements, l’Eglise catholique ne demande–t-elle pas trop aux fidèles Camerounais qui, pour la majorité, sont démunis. Notre source répond que l’Africain et le Camerounais en particulier est un homme généreux. « C’est de la nature des africains d’être solidaires. Le problème, c’est que ce sont les prêtres qui gèrent mal les ressources financières qu’ils reçoivent de leurs fidèles. Un chrétien qui constate que les 1 000 francs qu’il a donnés ont servi pour l’achat des carreaux est capable de donner 10 000 francs pour la construction d’une église ». « Certes, poursuit-il, je suis contre la multiplication des exigences financières vis-à-vis des fidèles, mais il ne faut pas non plus cesser de demander. Car l’argent que donne le Vatican ne peux pas suffire pour faire fonctionner un diocèse ».
Notre source cite entre autres « les tarifs d’électricité et d’eau, les salaires du personnel du diocèse, le salaire des établissements scolaires et hospitaliers quand le diocèse en dispose ou encore les déplacements (carburants) » qu’il faut mensuellement régler. Notre source reconnaît tout de même que des dysfonctionnements sont réguliers dans la gestion des fonds offerts par les fidèles. Des réalités qui n’empêchent pas pour autant les fidèles, à la recherche de la voie divine, de continuer à offrir 1/10 de leur revenu à l’Eglise.
B-O.D.