Robert Bourgi
La main sécrète
Il n’occupe aucune fonction officielle à l’Elysée. Mais, pour Sarkozy, Robert Bourgui est « l’un de grands serviteurs de la France ». Cet avocat se définit lui-même comme un conseiller « très écouté » de Nicolas Sarkozy en ce qui concerne l’Afrique. Celui qui appelait Omar Bongo « papa » avait été dépêché au Gabon par Nicolas Sarkozy quand le doyen des chefs d’Etat africain s’était énervé contre Jean Marie Bockel qui voulait remettre à plat les relations de la France avec l’Afrique, notamment avec le Gabon, en application des nouvelles orientations de la politique de la France en Afrique. « Dis à Omar que Bockel partira bientôt. Et qu’il sera remplacé par un de mes amis – Alain Joyandet « , lui aurait confié Sarkozy selon le journal français l’Express. Bockel fut remplacé.
« Mon candidat, c’est Ali Bongo », confiait Robert Bourgui, disciple de Jacques Foccart, l’homme des réseaux africains du Général de Gaulle, au journal le Monde à la veille de l’élection présidentielle du 30 août en précisant toutefois que la France n’a aucun candidat. Pour mieux comprendre le sens de cette déclaration, il faut remonter au 27 septembre 2007, alors qu’il était décoré Chevalier de la Légion d’Honneur par Sarkozy. Le président français s’exprimait en ces termes. « Je sais, cher Robert, pouvoir continuer à compter sur ta participation à la politique étrangère de la France, avec efficacité et discrétion. » Le syllogisme de l’Express est fort évocateur : « Paris ne soutient aucun prétendant; Bourgi plaide pour Ali; donc Paris vote Ali ».
Bruno Joubert
Le sapeur pompier
Jusqu’au 1er septembre 2009, Bruno Joubert était le Monsieur Afrique de Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui, il est l’ambassadeur de la France au Maroc, nommé le 02 septembre 2009. Le 22 décembre 2008, le président français l’avait dépêché en urgence au Gabon. C’était au lendemain du début des dénonciations par certaines Ong françaises des « biens mal acquis » de trois chefs d’Etat africains, dont Omar Bongo. Il était donc chargé d’apaiser la tension, même s’il na pas souhaité faire des déclarations à la presse gabonaise.
En guerre froide avec Robert Bourgui, il avait boudé la cérémonie de décoration de ce dernier en septembre 2007. Ancien directeur de la stratégie de la Direction générale de la sécurité extérieure (Dgse) en France, il a été de 2003 à 2006 directeur Afrique-océan Indien du Quai d’Orsay, avant d’être nommé, à la fin de l’ère Chirac, au poste de secrétaire général adjoint de l’Elysée. Agé de 58 ans, il maîtrise l’univers du renseignement sur l’Afrique du fait de son passage à la Dgse.
Claude Guéant
L’ombre de Sarkozy
Le 26 mars 2009, une journaliste de France 24 demande à Claude Guéant s’il y a effectivement « rupture » dans les relations France-Afrique. « Il y a eu une très grande rupture, je ne sais pas à quoi vous faites allusion, quand vous parlez des réseaux mafieux, mais on peut être ami avec des pays africains, sans être ami avec des pays mafieux », répond le secrétaire général de l’Elysée en mettant en avant la fin du caractère exclusif des relations avec l’Afrique francophone, la modification des accords de défense et une nouvelle forme d’aide publique au développement.
Ancien directeur de campagne de Sarkozy, Claude Guéant est considéré comme « l’homme le plus puissant de la France ». Incontournable et homme de confiance du président français, sa position lui vaut plusieurs surnom : Cardinal, Premier ministre bis ou encore vice-président. Celui que l’on appelle aussi « le sphinx de la République » avait déclaré à France 24 que cela fait sept ans qu’il travaille avec Sarkozy. Selon la presse française, il est « plus enclin à ménager les dirigeants africains de la Françafrique ».
Jean-Marie Bockel
Le souffre douleur de Bongo
En France, tous sont unanimes. Omar Bongo a eu la tête de Jean-Marie Bockel. C’est le 18 mars 2008 que le secrétaire d’Etat à la coopération est muté par Sarkozy à la suite d’un mini remaniement ministériel. Sa faute, sa volonté de concrétiser la « rupture » prônée par Sarkozy. « Il faut débarrasser nos relations des réseaux d’un autre temps […] Il faut tourner la page des complaisances, des secrets et des ambiguïtés. », clamait Sarkozy en campagne électorale. Bockel s’est alors lancé. « La Françafrique est moribonde. Je veux signer son acte de décès », déclarait-il dans les colonnes du Monde le 16 janvier 2008. Des propos et bien d’autres comportements qui ont courroucé Omar Bongo. Celui-ci demande et obtient le départ de celui qui devenait une pierre dans sa chaussure. Mais il faut dire qu’Omar Bongo a pu obtenir la tête de Bockel, grâce à ses puissants réseaux au sein d’une classe politique française qu’il tenait d’une manière ou d’une autre. Une influence qu’Ali Bongo ne saurait avoir sur la politique française.
Aujourd’hui, Bockel est secrétaire d’Etat à la Justice, auprès de la garde des Sceaux Michèle Alliot-Marie, à la suite du remaniement ministériel du 23 juin 2009.
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