Quelles sont vos souhaits par rapport au synode des évêques africains ouvert par le pape Benoît XVI dimanche dernier ?
Mon souhait est que les travaux se déroulent normalement dans le dialogue, la concertation, le consensus, l’entente et dans la paix. Que le Seigneur éclaire les évêques dans les propositions qu’ils vont faire et les décisions qu’ils vont prendre. Qu’il leur accorde intelligence, sagesse et santé pendant le déroulement de leurs travaux.
Le thème du synode des évêques africains est : « l’Église en Afrique : réconciliation, justice et paix ». Quels sont vos attentes en ce qui concerne la paix ?
Il faut que les évêques trouvent une méthode commune pour aborder le problème de la paix précaire en Afrique. Dans l’actualité, nous avons l’exemple de la Guinée Conakry. Que l’on redéfinisse le rôle de la Commission justice et paix. J’attends également la mise en place de la Commission épiscopale africaine pour la paix afin que l’Eglise prenne souvent une position concertée. Car l’Eglise est souvent interpellée pour donner sa position sur les problèmes sociaux. Cela va refléter une vision africaine unique de la question de la paix.
Pourquoi la justice est-elle un concept clé de ce thème ?
Il faut que les évêques essayent de voir les causes des injustices sociales et qu’ils revoient pourquoi on a de moins en moins une justice équitable. Il faudrait revoir les moyens de réduction des inégalités sociales et savoir comment la justice peut engendrer une paix stable.
Et concernant la réconciliation…
Du point de vue sacramentaire, si les évêques peuvent trouver la bonne méthode pastorale pour que les gens s’intéressent de plus en plus au sacrement de la réconciliation, ce serait une bonne chose. Ils peuvent chercher à savoir pourquoi ce sacrement pose un problème psychologique à certaines personnes et ainsi trouver la bonne voie afin que les chrétiens accordent plus d’importance au sacrement de réconciliation à travers la confession.
Du point de vue de la réconciliation sociale, il faut que l’on voie la réconciliation dans le sens de l’inculturation en tenant compte de nos traditions et rites. On peut voir comment ces rites peuvent aider l’Eglise africaine à remettre ensemble ceux qui sont désunis. Il faut aussi que les évêques essayent de voir les écueils fondamentaux qu’ils rencontrent dans le processus de réconciliation (réconciliation familiale, sociale, politique, etc.)
Qu’est-ce que les chrétiens camerounais peuvent espérer du présent synode des évêques africains ?
Nous devons au préalable bien nous informer de ce qui a été dit au Vatican. Les évêques sont en train de travailler. Après avoir obtenu la bonne information de ce qui y a été dit, on peut faire un bon suivi. Après le synode, le travail va continuer dans chaque zone et dans chaque paroisse.
Le Synode des évêques
Synode vient du mot grec Sunodos, littéralement chemin parcouru ensemble, d’où assemblée délibérante. Le concile Vatican II a redonné vigueur aux notions de collège épiscopal et de gouvernement collégial. Il a notamment adopté le principe d’un synode des évêques auprès du pape, conseil travaillant au nom de l’ensemble de l’épiscopat (décret conciliaire sur la charge des évêques du 28 octobre 1965). Le synode épiscopal est une assemblée plus restreinte que le concile et donc plus facile à réunir.
Le pape Paul IV n’attendit pas la promulgation du décret conciliaire pour publier le 15 septembre 1965 un motu proprio intitulé apostolica sollicitudo, instituant le synode ; celui-ci se présente sous la forme d’une assemblée consultative convoquée par le pape. Son but est de l’informer et de le conseiller. Le pape peut également lui donner un rôle délibératif sous réserve de ratification des décisions par ses soins.
Si le pape ne le préside pas en personne, il nomme pour chaque session un ou plusieurs présidents, un secrétariat permanent, dirigé par un secrétaire général, assure la préparation et le suivi des sessions. Un secrétaire spécial est en outre nommé pour chaque session.
Le synode des évêques convoqué par le pape n’est pas à confondre avec le synode diocésain convoqué par un évêque dans son diocèse.
Les synodes des évêques sont de trois types : le synode dit ordinaire auquel participent les évêques élus par la conférence épiscopale, les patriarches orientaux, les évêques nommés personnellement par le pape, des religieux. Huit synodes de ce genre se sont tenus entre 1967 et 1990.
Le synode dit extraordinaire qui réunit seulement les présidents des conférences épiscopales, les patriarches orientaux, les cardinaux préposés aux congrégations de la Curie, trois religieux et des participants nommés par le pape. Il s’agit alors de donner des réponses rapides à « des questions concernant l’église universelle ». Deux synodes extraordinaires se sont déjà tenu : celui de 1969 était destiné à étudier la coopération entre les conférences épiscopales et le saint siège, et entre les conférences épiscopales elles mêmes ; celui de 1985 à réfléchir sur la mise en œuvre du concile Vatican II.
Le synode dit spécial qui est convoqué sur une question propre à une région et à une église particulière. Ainsi Jean Paul II en a-t-il convoqué un en 1980 pour aborder les problèmes spécifiques de l’église des Pays-Bas.
Source : Theo, l’encyclopédie
catholique pour tous
Les conciles
Concile vient du latin concilium mot formé à partir de cum, ensemble, et calare appelé assemblée réunie par convocation. C’est l’équivalent du mot grec ekklesia avec lequel il a une racine commune kalo, appeler
Le concile œcuménique représente l’église universelle ; c’est la plus haute autorité dans l’église. Constitué de l’ensemble des évêques du monde, il est convoqué par le pape, présidé par lui ou par ses légats, et ses décisions doivent être également confirmées par le pape leur acte revêtent un caractère d’infaillibilité s’ils concernent la définition d’une vérité de foi.
Source : Theo, l’encyclopédie catholique pour tous
Les synodes d’évêques depuis Vatican II
Les synodes ordinaires
Il y en a eu huit entre le concile Vatican II et 1992 :
1- 1967 : problème doctrinaux, mariages mixtes, liturgie
2- 1971 : le sacerdoce, la justice dans le monde
3- 1974 : l’évangélisation
4- 1974 : la catéchèse
5- 1980 : les fonctions de la famille chrétienne dans le monde aujourd’hui
6- 1982 : la réconciliation et la pénitence dans la mission de l’église
7- 1987 : vocation et mission des laïcs dans l’église et dans le monde après le concile Vatican II
8- 1990 : la formation des prêtres dans le monde actuel
9- Prévu en 1994 : la vie consacrée et sa mission dans l’église et dans le monde.
Les synodes extraordinaires
Il y en a eu deux entre le concile Vatican II et 1992 :
1- 1980 : l’épiscopat, la collégiale, le pape, Rome et les églises locales
2- 1985 : 20 ans après le concile Vatican II
Les synodes spéciaux
1- 1980 : l’église au service des Pays-Bas
2- L’église catholique en Ukraine
3- 1991 : l’Europe (réunissant pour la première fois les évêques de l’Europe de l’est et les évêques de l’Europe de l’ouest)
4- 1992 : l’église catholique arménienne
Sont annoncés des synodes spéciaux sur l’église catholique au Liban, et en 1994, sur l’église catholique en Afrique.
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