Béac : Les scénarios de la succession de Philibert Andzembe

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22 Oct 2009 | ACTUALITÉS, News | 0 commentaires


Décryptage après le rappel à Libreville du gouverneur.

Le conseil des ministres du Gabon a rappelé lundi dernier le gouverneur de la Béac, Philibert Andzembe. « Un limogeage pur et simple », pensent certaines sources au sein de la Béac. Pour l’instant, les affaires courantes sont gérées par le vice-gouverneur, Rigobert Roger Andely, ancien ministre congolais des Finances. «Nous travaillons normalement. Nous avons tenu notre réunion habituelle ce matin (hier matin, ndlr) avec le vice-gouverneur Rigobert Roger Andely, qui, statutairement assure l’intérim. Mais, c’était une réunion normale comme on en fait tous les jours. Le rappel du gouverneur de la Béac n’a pas été évoqué et le travail s’est normalement effectué aujourd’hui (hier, ndlr) », confie une source à la Béac.

La vacance à la tête de la Béac ne saurait durer longtemps. D’après les textes régissant cette institution sous-régionale, c’est la conférence des chefs d’Etat de la Cemac qui nomme le gouverneur de la Béac, sur proposition du Gabon. C’est en effet ce que prévoit le consensus de Fort-Lamy, et ce, depuis 35 ans. En principe, les chefs d’Etat se réuniront le 29 novembre prochain à Bangui en Centrafrique à l’occasion du sommet des chefs d’Etats de la sous-région. A cette occasion, ils approuveront ou non la proposition du Gabon. Certaines sources annoncent le nom d’Hugues Alexandre Barro Chambrier.
L’autre scénario, toujours d’après les textes de la Béac, est qu’avant le sommet des chefs d’Etat du 29 novembre 2009, un sommet extraordinaire des Chefs d’Etat de la sous-région soit convoqué pour s’entendre sur une candidature proposée par le Gabon.
Certains pays de l’Afrique centrale pensent qu’il faut revoir le consensus de Fort-Lamy qui attribue le fauteuil de gouverneur uniquement au Gabon. C’est l’autre scénario possible. La Guinée équatoriale est le chef de file de ce courant de pensée. Le président guinéen Théodoro Obiang Nguema a clairement signifié son intention voir révisé ce consensus de Fort-Lamy. A ses côtés, le Congo, premier pourvoyeur des ressources de la Béac. Ces deux pays militent pour la rotation du poste de gouverneur, et donc, une redistribution des pouvoirs au sein du gouvernorat de la banque. Leurs arguments : leurs ressources financières au sein de la banque. En effet, d’après le rapport de la situation comptable de la Béac au 31 juillet 2009 publié sur son site Internet le 1er septembre 2009, le Congo et la Guinée équatoriale détiennent les actifs les plus importants avec respectivement 1 724 940 567 942 de Fcfa et 1 722 935 546 056 de Fcfa. Ils pourront donc s’appuyer sur leurs arguments sonnants et trébuchants pour demander une révision du consensus de Fort-Lamy et ainsi obtenir la rotation du fauteuil de gouverneur entre les pays de la Cemac.


Essimi Menye : « Le rappel du gouverneur est une décision, malgré tout, unilatérale »

Le ministre des Finances s’exprime sur le rappel à Libreville du gouverneur de la Béac.

Qu’est ce qu’il faut comprendre du limogeage de Philibert Andzembe ?

Je ne saurais dire que c’est un limogeage. Vous savez qu’il y a des règles de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Le gouverneur de la Béac est nommé par la conférence des chefs d’Etats sur proposition du pays qui a le poste. La mise en place du gouvernement de la Béac a fait que le poste de gouverneur appartienne au Gabon. Les autres pays ont les directions générales et le Tchad propose le secrétaire général. Si le gouvernement gabonais décide de rappeler le gouvernement actuel, c’est peut être certainement pour des raisons que nous connaissons et peut-être aussi pour des raisons que nous ne connaissons pas. Peut-être le gouvernement gabonais voudrait lui faire une autre promotion. Nous ne le savons pas pour le moment. Nous constatons néanmoins que le gouvernement a décidé de le rappeler. Je ne saurais dire que cela a un lien avec l’actualité ambiante au sein de la Béac, mais je voudrais rassurer les uns et les autres que les ministres des Finances de la zone Cemac ont commis plusieurs audits sur la gestion de l’affaire elle-même, la gestion de l’agence de Paris et l’organisation de toute la Béac. Ces audits se poursuivent et permettront certainement, non seulement, de voir bien clair sur ce qui s’est passé, mais aussi de mieux maîtriser, dans l’avenir, la gestion des ressources de la sous région. Le rappel du gouverneur, tel que je l’ai appris par la radio, est une décision, malgré tout, unilatérale du gouvernement gabonais. Parce que lorsqu’il faudra nommer un nouveau gouverneur, il faudra que ce soit de concert avec les chefs d’Etat de la sous région.

Que s’est-il passé pour que des sommes aussi importantes (19 milliards de francs Cfa) soient distraites ?

En tant que ministres des Finances de la zone Cemac, nous avons effectivement constaté qu’il y avait des sommes qui manquaient à l’agence de Paris. Un audit a été commandé et il se poursuit. Nous sommes aidés par un cabinet international. Ce que nous avons constaté en préliminaires c’est que cela ne s’est pas fait une seule fois ou deux fois. Cela s’est fait en plusieurs fois. (…) C’est un peu d’argent chaque fois qui a permis de faire partir beaucoup d’argent pendant sept ou huit ans. Les enquêtes se poursuivent. Nous avons exploré auprès des banques. L’agence Bep avait un compte d’abord à la Société générale. On avait un autre à la Bnp paribas. Les chèques tirés auprès de ces banques ont été mis en exploitation, il y a des retraits qui ont été faits à la caisse. Toutes ces informations sont entrain d’être analysées. Ce sont des montant qui étaient plus ou moins importants qui n’ont pas permis aux uns et aux autres de s’apercevoir qu’il y avait distraction des fonds. Apparemment, c’était des montants autorisés par le gouvernement de la Béac à Yaoundé. Donc le gouverneur, le secrétaire général et les agents de la comptabilité de l’époque sont responsables.

Il faudrait peut-être commencer par regarder au siège avant de regarder à Paris…

Moi, je crois qu’il y a un lien clair au siège. On a vu qu’il y a eu des autorisations. Et je pense que même s’il faut s’appesantir sur son utilisation à Paris, on se demande pourquoi tant d’argent a été autorisé. Et je pense que les responsables du gouvernement central sont les premiers à devoir s’exprimer là-dessus.

Est-ce qu’il n’y a pas lieu de questionner le dispositif en place. Vous le connaissez bien. Ce dispositif, en soi, ne favorisait-t-il pas ce type d’opération ?

La Béac est une structure en développement. Il y avait une organisation qui existait, et cette organisation a été revue depuis 2006. Il y a eu un besoin de reformer à la Cémac. Cette reforme nous a permis de partir d’une gestion qui reposait sur le gouverneur, le vice gouverneur, le Secrétaire Géneral, et c’était pratiquement ça le gouvernement de la Béac. Aujourd’hui nous avons le gouverneur, le vice gouverneur, le Secrétaire général, et trois directeurs généraux. Cette ossature permet d’introduire la notion de collégialité, donc le gouverneur ne peut plus décider tout seul pour certaines choses importantes. Ce qui permet de plus d’asseoir une certaine transparence et de gouvernance dans la gestion des ressources.

Cette situation ne va-t-elle pas remettre en cause certaines règles telles que celle donnant au Gabon le monopole du poste de gouverneur ?

C’est ce qui se dit là dehors. J’ai aussi entendu cela. Mais je pense que c’est une décision qui reste celle des chefs d’Etat de la sous région.

Il se dit également que l’institution financière de la sous-région est fragilisée par cette affaire. Qu’est-ce qui pourra rétablir la confiance entre la Béac et les divers opérateurs ?

Je ne pense pas que c’est une situation qui devrait remettre en cause la banque de la sous-région. C’est un compte de réserve de la Béac qui n’a rien à voir avec la gestion des ressources. La Béac fonctionne comme une entreprise. Elle a des réserves des Etats qu’elle place. Quand elle place ces réserves, celles-ci génèrent de l’argent. Et c’est cet argent qui est utilisé pour faire fonctionner la Béac. Ce qui est donc remis en cause ici, c’est une utilisation légère d’une petite portion des revenus des recettes de la Béac. Et c’était sur une très longue période, et je pense que cette situation a été également favorisée par le fait qu’il y avait trois personnes qui formaient l’ossature de ce gouvernement de la Béac. Mais aujourd’hui, malgré tout, chaque Etat est représenté dans le gouvernement de la Béac, ce qui crée une bonne gouvernance.

Sur le plan de l’image et de la réputation de la Beac, il y a peut être un gap à combler ?

Oui. Dans toute organisation, on a toujours besoin, après une période donnée, de revoir ce qui marche bien et ce qui ne marche pas bien. La Beac est en train progressivement d’informatiser la plupart des opérations donc ceci va nous conduire au fil des mois et des années, a une meilleure maîtrise et une meilleure gestion des ressources de la banque centrale. Je ne pense pas que ça devrait remettre en cause la crédibilité de cette institution qui en elle-même est très solide. Elle est une structure solide et bien gérée. Mais il y quelques hommes qui prennent des mauvaises décisions, et ça peut arriver. Mais notre souci également est qu’elle soit mieux gérée que dans le futur. C’est dans cet esprit-là que les reformes se poursuivent.
Source : Crtv, poste national

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