Dix trouvailles pour moderniser l’agriculture camerounaise

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2 Nov 2009 | ACTUALITÉS, News | 1 commentaire

Les Journées d’excellence de la recherche scientifique et de l’innovation au Cameroun (Jersic 2009) se sont tenues au boulevard du 20 mai à Yaoundé du 26 au 30 octobre 2009. Journées marquées par l’exposition des résultats de la recherche dans plusieurs domaines. Nous nous sommes intéressés au secteur de l’agriculture, vecteur de développement. Promenade à travers 10 découvertes.


Pommes de terre

Des tubercules volumineux et résistants aux maladies

Les pommes de terre, au Cameroun, sont très consommées. Seulement, ces tubercules ne résistent pas très souvent aux maladies, tant dans le sol qu’à l’air libre une fois récoltées. Elles pourrissent dès l’arrivée du moindre parasite. Aujourd’hui, l’Irad commercialise six variétés de pommes de terre résistantes aux maladies. Parmi ces variétés, l’on distingue celles qui ont des tubercules énormes. C’est le cas du type Bambui Wonder. Il a aussi un rendement meilleur, produisant 40 ou 45 tonnes par hectare, avec deux tonnes de semences. Toutefois, sa durée de production est un peu longue et varie entre 120 et 140 jours.
Les variétés Jacob 05 et Maffo, toutes de grande taille, ont l’avantage de produire assez rapidement. Il faut attendre 90 jours pour récolter, mais le rendement, tout aussi important, n’atteint pas celui de la variété Bambui Wonder : 30 à 35 tonnes par hectare avec deux tonnes de semences.
Les autres variétés de pommes de terre sont Cipira, Tubira et Irad 2005. Ces variétés sont beaucoup produites dans les régions du Nord-Ouest, de l’Ouest, du Sud-Ouest, de l’Adamaoua, de l’Est et dans les Monts Mandara. Le kilogramme des semences de base de toutes ces variétés est vendu à 1000 francs Cfa à l’Irad et principalement au centre de Bambui. A l’Irad, des recherches se poursuivent pour trouver des variétés appropriées aux zones chaudes du pays.


Maïs

Les avantages des variétés hybrides et composites

Pour de nombreux Camerounais, le Cameroun ne devrait jamais importer le maïs comme cela a été le cas il y a quelques semaines avec l’Interprofession avicole du Cameroun (Ipavic). Pour la simple raison que de nombreuses variétés de maïs et les terres sont disponibles. A l’Irad, plusieurs variétés de maïs ont été mises sur pied. Elles sont de nature hybride et composite. La différence entre les deux types de maïs est qu’avec les graines issues de la nature composite, on peut en faire des semences pour la prochaine saison. Ce qui n’est pas le cas du maïs de type Hybride. Parmi les multiples variétés mises sur pied par l’Irad, il y a l’Eckebil Clh 103. Il a l’avantage d’avoir un bon rendement et est résistant aux maladies foliaires. Blaise Mongmong, sélectionneur de maïs à l’Irad, conseille également la variété Shaba. « C’est une variété créée à Shaba en Rdc. Grâce aux liens de coopération qui existent entre nos deux pays, nous avons échangé des échantillons avec le Centre international de recherche de la Rdc. Nous nous sommes rendus compte que cette variété est également adaptée à notre sol », explique Blaise Mongmong. Ces variétés de maïs sont disponibles après de nombreux croisements entre les centaines de variétés qui existent.


Fruits

Le marcottage et le greffage pour une meilleure qualité

Il est désormais possible d’obtenir en quantité significative les meilleures variétés de fruits que l’on retrouve sur le sol camerounais, et ce en quatre ans seulement. A travers la méthode de multiplication végétative moderne. Une technique de greffage qui permet de multiplier en plusieurs échantillons similaires une variété de fruit précise. « Nous choisissons les bourgeons des fruits qui ont une grande valeur marchande. Nous faisons alors l’union entre le porte-greffe et le greffon. Cette technique est appliquée au citrus qui est le genre regroupant les manguiers, les avocatiers, les pamplemoussiers ou encore les mandariniers », explique Jean Segnou, chercheur à l’Irad de Njombé. Pour lui, ce type de greffage a trois avantages : le temps de mise en fleur est raccourci, le port de l’arbre est important et l’arbre reproduit intégralement la qualité du fruit du plant mère.
Pour obtenir un plant de ce type, il faut 12 mois pour que le bourgeon fructifère. « Il faut huit mois pour élever le porte-greffe et quatre mois pour que le greffon atteigne un âge portable. Dès la première année, les premières fleurs apparaissent, mais il est conseillé de les détruire jusqu’à la troisième année. Au bout de quatre ans, l’on peut cueillir de meilleurs fruits », affirme Jean Segnou. Pourtant, en passant par la germination par noyaux, il faut attendre six ans pour voir germer les premières fleurs d’un arbre fruitier et peut-être pour avoir des fruits peu agréables.
Une autre technique développée à l’Irad, le marcottage, qui consiste à faire pousser les racines sur une branche. C’est la méthode utilisée pour le safoutier qu’on ne peut greffer.
Les plants des greffons de plusieurs arbres fruitiers sélectionnés sont vendus à l’Irad de Njombé au prix de 1 500 francs Cfa.


Eru

Une technique pour le cultiver

Nombreux sont les Camerounais mordus des mets à base des feuilles du « Eru ». Gnetum africanum, de son nom scientifique. Les feuilles de cette liane, principalement cueillies en forêt, sont très prisées par les Camerounais et même par les Nigérians qui les importent du Cameroun. L’Irad vient de mettre sur pied une technique qui permet de domestiquer et de cultiver les lianes du « Eru », encore appelé « Okok ». « Aujourd’hui, la forêt subit l’influence de l’homme et est en train de disparaître. Si elle disparaît, le « Eru » disparaitra avec. Nous développons donc une technique pour que les générations futures puissent consommer ces feuilles et créer des plantations de Eru », explique Bernard Foahom, directeur scientifique des forêts, sols et environnement à l’Irad. La technique consiste à prélever une bouture de la liane ayant deux feuilles au minimum. Cette bouture est plantée dans un substrat approprié. Il faut huit mois pour la préparation du bouturage et attendre 18 mois pour effectuer les premières récoltes. Alors qu’en forêt, il faut attendre plusieurs années. Toutefois, le suivi d’un expert est recommandé afin d’éviter le vieillissement de la plante. « A l’Irad, nous voulons susciter une nouvelle vocation : celle de pépiniériste. Il est important d’avoir des personnes qui puissent convenablement transmettre ces résultats aux producteurs et dont la tâche sera uniquement de produire des semences », souhaite Bernard Foahom.


Cacao

Le croisement qui donne de l’espoir

Après 25 ans de recherches et de tests, les experts de l’Institut de la recherche agricole pour le développement (Irad) de Barombi Kang à Kumba ont réussi, par la technique de croisement, à mettre sur pied une variété de cacao hybride qu’ils appellent simplement « croisement pour la vulgarisation ». Une variété issue d’un croisement entre les meilleurs plants de cacao mâles et femelles. Martin Nkobe, chercheur à l’Irad, affirme que ce plant a de nombreux avantages : « Son rendement est important car il produit deux tonnes par hectare, sa qualité est meilleure, il est résistant à la maladie et est capable de s’adapter au changement climatique ». Des qualités que ne rassemblent pas toujours les plus de 200 variétés de cacao que l’on rencontre au Cameroun.
Toutefois, les cacaoculteurs du Cameroun devront encore attendre quelques temps avant d’obtenir cette variété. « Nous l’avons présentée à la Sodecao et à certaines structures spécialisées chargées du développement de la cacaoculture au Cameroun. C’est après leur confirmation que nous pourrons vulgariser cette trouvaille », relève Martin Nkobe, qui officie à Barombi. Pour lui, cette variété va donner davantage d’espoir aux paysans pour la culture du cacao.


Ananas et papaye

Spanish et Goliath s’imposent

Difficile de briller devant le label « l’ananas Bafia ». Mais la variété d’ananas baptisée Spanish, mise sur pied par l’Irad, s’impose peu à peu. Tout comme l’ananas de Bafia, il est aussi savoureux et charnu. Son expérimentation dans les champs d’Awae, à environ 65 km de Yaoundé, est satisfaisante, de l’avis des responsables de l’Irad. « L’avantage de cette variété par rapport à celle de Bafia est qu’elle produit assez rapidement (entre six à huit mois) et le goût de ses plants ne change pas dans le temps », affirme Elysée Meboma, technicien à l’Irad. Pour celui-ci, l’engouement des cultivateurs qui se rendent massivement à Awae pour avoir des plants de cette variété traduit bien l’intérêt et l’appréciation de cette variété.
Goliath, lui, c’est le nom attribué à une variété de papaye. Comme son nom l’indique, cette variété s’impose par sa taille. Près de cinq kilogrammes. « Elle est bien sucrée et son rendement est très élevé. Le plus intéressant c’est que ce papayer produit rapidement. En moins d’un an, vous obtenez déjà des fruits », souligne Elysée Meboma. A côté de cette variété, l’Irad commercialise également la variété Solo, plus en vue sur le marché camerounais.


Manioc

La culture des boutures pour un meilleur rendement

Consommé au Cameroun sous différentes formes, le manioc est un tubercule qui occupe une place importante dans le quotidien de nombreux Camerounais. A l’Irad, on croit dur comme fer que pour un rendement meilleur en qualité et en quantité, il faut procéder à la culture des semences. D’où l’importance que l’Institut accorde à la promotion du métier de pépiniériste, qui fournira aux producteurs de meilleures boutures. « L’Irad a développé un matériel de production de boutures saines qui ne sont pas infectées par les mosaïques, contraintes majeures à la production du manioc au Cameroun. La technique est basée sur l’utilisation des boutures à nœuds sélectionnés », indique le Dr Amayana Adiobo, phytopathologiste à l’Irad.
En effet, explique l’expert, tous les nœuds d’une bouture peuvent germer. Mais seulement, tous ne sont pas sains et peuvent germer sans produire les résultats escomptés. La maladie se traduit alors par des feuilles qui deviennent jaunâtres et froissées. Pour éviter cela, l’Irad procède par la germination des boutures. La bouture est sectionnée par nœuds à l’aide d’une scie. Chaque nœud est ensuite semé comme une graine de maïs dans un sol adéquat. Dès la germination, l’on peut sélectionner les plants sains dont les feuilles ne sont pas froissées. Ce sont ces plants sains qui sont cultivés dans l’optique de la production des boutures. Les boutures ici sont productives, saines et préservent la qualité de la variété du manioc au fil des ans.
C’est par exemple ainsi que l’Irad a mis sur pied les boutures de manioc destinées à la production industrielle et dont les tubercules pèsent près de 10 kg.

Riz camerounais

Plaidoyer pour la promotion

« Le riz se cultive partout au Cameroun ». Les responsables de l’Irad l’ont répété aux nombreux visiteurs qui ont fait un tour dans leur stand lors des Journées d’excellence de la recherche scientifique et de l’innovation au Cameroun (Jersic 2009) qui se sont tenues au boulevard du 20 mai à Yaoundé du 26 au 30 octobre 2009. Ils demandent simplement à tous ceux qui veulent s’y lancer de passer à l’Institut leur demander conseil. Plusieurs variétés de riz sont ainsi cultivées au Cameroun. C’est par exemple le cas du riz Nerica ou encore du riz blanc exposés dans leur stand. Le coordonnateur du projet riz à l’Irad n’arrête pas de vanter les qualités du riz produit au Cameroun aux Camerounais. « Tous ceux qui ont déjà consommé le riz camerounais me disent qu’il est meilleur, comparé au riz importé. C’est ce que je retiens des Jersic 2009. Donc, plus besoin de faire de commentaires. A titre illustratif, à Ntonga, le kilogramme de riz camerounais coûte 600 francs et l’on n’en trouve même plus », affirme le coordonnateur du projet riz de l’Irad.
Pour lui, l’Etat doit simplement promouvoir la culture des variétés de riz disponibles à l’Irad. Ceci à travers la distribution du matériel, la subvention des producteurs ou encore l’instauration d’une législation en faveur des producteurs de riz.


Légumes

Des feuilles encore plus succulentes en un mois

Le centre mondial des végétaux en abrégé Avrdc s’est illustré au boulevard du 20 mai du 26 au 30 octobre dernier au cours des Journées d’excellence de la recherche scientifique et de l’innovation au Cameroun (Jersic 2009). A côté des tomates, gombos, piments et aubergines que présentait le Centre, il y avait trois types de légumes : la Corète potagère, plus communément appelé kélenkélen, l’Amarante (folon) et la morelle noire (zoom). L’Avrdc produit essentiellement des semences de ces légumes. « Nous avons 13 variétés de Corète potagère et plusieurs autres légumes », affirme le Dr Mashark Abdulai, sélectionneur de légumes à l’Avrdc. La particularité des semences que l’Avrdc propose est qu’on peut récolter les légumes après un mois. « Plus encore, ses feuilles sont larges et plus succulentes », affirme le Dr Mashark Abdulai. L’Avrdc est actuellement logé dans les locaux de l’Irad à Nkolbisson à Yaoundé.


Palmier à huile

Deux techniques pour avoir des noix pulpeuses

Tenera. C’est le nom du palmier à huile hybride qui produit des noix pulpeuses et de petits noyaux. C’est un palmier à huile issu du croisement entre la variété naturelle Dura (pulpe mince et coque épaisse –femelle-) et la variété Pisifera (pas de coque et pulpe importante – mâle-). Cette dernière variété est très prisée, mais produit après sept à dix ans. L’Irad, à travers des croisements, a réussi à mettre sur pied des semences de palmier à huile Tenera qui, une fois en maturité, produisent des noix pulpeuse et ayant une petite coque. Ces graines germées de palmeraie sont vendues à l’Irad au prix de 235 francs Cfa. Production : 4,5t/ha.
Mais seulement, il faut attendre de nombreuses années pour voir ce palmier produire ses nouveaux fruits. D’où une autre solution : la pollinisation.
La technique est basée sur l’ensachage des régimes. « Les régimes mâles et femelles sont emballés dès leur apparition. En fait, on isole les fleurs femelles contre les pollens. Dès que les fleurs emballés de Dura (femelle) apparaissent, les pollens du palmier mâle, secoués, tombent dans l’emballage et sont recueillis. A travers une pompe, ces pollens sont insufflés dans les fleurs femelles. D’où la pollinisation et par la suite l’obtention des noix sélectionnés », explique Georges Ngando, chargé de recherche à l’Irad. Mais c’est une technique onéreuse et nécessitant l’assistance

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1 Commentaires

1 Commentaire

  1. Anonyme

    un seul problème au camer la mécanisation agricole si au moins on en avait la petite foi d'agriculteur!
    tenez ! j'ai besoin de semoir manuel et d'une batteuse à soja-haricot et d'une égreneuse à maïs qui peut en même temps enlever les spathes ,ce qui limiterait les 2/3 de mes problèmes et je pourrais multiplier par 10 ma production de maïs et de soja dans le mbam :dumas 99 10 20 11/76 60 57 52

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