La banque n’a pas publié sur son site web l’intégralité du rapport du comité d’audit.

Le 26 octobre 2009, le conseil d’administration de la Banque des Etats de l’Afrique centrale s’est tenu à Douala. Au cours de ce conseil, le rapport du comité d’audit sur les
malversations financières survenues au sein du bureau extérieur de la Béac à Paris (Bep) a été transmit aux administrateurs de la banque. Ceux-ci ont par ailleurs demandé à la banque de publier sur son site web le rapport d’audit et la déclaration qui énonce les mesures prises pour enquêter sur ces malversations et pour renforcer le contrôle interne de la banque.
Ces documents ont été effectivement publiés. Mais pas en intégralité, car les annexes du rapport d’enquête n’y figurent pas.
Interrogé, une source proche du gouverneur affirme que ce sont les administrateurs de la banque qui ont choisi de ne pas rendre publique ces annexes. « Tous les administrateurs ont par contre eu ces annexes », indique-t-elle. Une version des faits qui va tout de même à l’encontre du communiqué final du conseil d’administration du 26 octobre, présidé par Philibert Andzembe. Celui-ci reste gouverneur jusqu’en novembre malgré le « rappel en vue de son remplacement » par Libreville.
En effet, ces annexes, 16 au total, sont compromettantes pour certains cadres de la banque. Elles indiquent clairement le processus et les preuves de complicité de détournement de fonds par certains responsables du bureau central de la banque. C’est par exemple ainsi que, dans l’annexe 5 concernant la liste des approvisionnements ordonnés (entre 2004 et 2008) du Bep, l’on apprend que le vice-gouverneur de la Béac, Rigobert Roger Andely, détient le maximum de signatures autorisant la banque centrale à approvisionner les comptes du Bep à la Société générale et la Bnp Paribas où les détournements s’effectuaient.