Dans chacune des deux listes en compétition figurait un membre atteint par la limite d’âge, d’où le rejet des deux listes. Tractations diverses pour le remplacement de ces derniers.
C’est autour de 21h30, samedi dernier, 20 décembre 2009, qu’a été connue, après une élection serrée, la composition du tout premier bureau exécutif national du Conseil national de la jeunesse du Cameroun (Cnjc). Un bureau conduit par Abdoulay Abdoulrazack (Nord), qui a battu son adversaire Mvo Mvo François (Sud) par 72 voix contre 67 sur les 138 votants. Cette élection est l’aboutissement d’un processus qui aura duré près de 12 heures. A cause de l’élection de deux commissaires aux comptes, mais surtout de la conception d’une nouvelle liste de chaque camp.
Les 140 votants issus de chaque région se sont retrouvés la veille du scrutin pour constituer deux listes. Les débats se sont achevés, pour certains groupes, aux environs de 5h du matin, samedi. Seulement, dans chacune des listes constituées, se retrouvait un membre atteint par la limite d’âge. Il s’agissait de Gilbert Adzoum’Yah pour la liste de François Mvo Mvo et d’Ousouman Daïrou pour celle d’Abdoulay Abdoulrazak. Une anomalie que le président du Comité de pilotage du Cnjc, Augustin Claude Tang Essomba, inspecteur général au ministère de la Jeunesse, a vite constaté. Il a donc rejeté les listes. Il aura fallu près de sept heures de temps pour que les nouvelles listes soient remises à jour.
« Parmi ceux qu’on a rejetés, certains ont investi des centaines de milliers de francs et n’aimeraient pas sortir de la liste sans un arrangement. C’est cela qui fait perdre le temps. Plus encore, il y a des batailles au sein des différentes délégations pour désigner celui qui fera partie de la liste en compétition », explique Mahamat Ahmat, conseiller du Cnjc de la région de l’Extrême-Nord. Une odeur de corruption jaillit dans l’air, selon Kungaba Fongoa Léonel, vice-président de l’Association internationale de développement. « Les représentants de la région du Littoral ont payé cinq millions de francs Cfa pour avoir le poste de trésorier dans la liste d’Abdoulrazack », jure-t-il. Ce que contestent les membres de l’équipe d’Abdoulrazack, tout comme un responsable de la délégation de Douala ayant requis l’anonymat. « Quand des personnes ne réussissent pas à s’insérer dans une liste, ils déclarent qu’il y a fraude », dit un membre de la délégation de Douala.
Autre problème, la composition des listes qui devait, selon les organisateurs présents, refléter la composition sociologique du Cameroun. « Pourquoi c’est ici qu’ils viennent dire que chaque liste doit avoir au minimum huit membres de régions différentes ? », s’insurge René César Mbogle. « C’est tout à fait normal que dans le bureau exécutif national l’on retrouve les membres de différentes régions. Imaginez-vous qu’un bureau exécutif national soit constitué de quatre régions uniquement ! Que dira-t-on ? », interroge un délégué régional du Minjeun. D’où les multiples concertations du comité d’organisation avec les deux têtes de listes, pour expliquer, dit-on, le bien-fondé de la représentativité nationale. D’après René César Mbogle, les textes qui organisent le Cnjc ne prévoient pas cela. Toutefois, les différentes parties s’accordent à dire que le scrutin a été organisé sans anicroches.
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