Yaoundé : Philibert Andzembe, seul dans son coin

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8 Fév 2010 | ACTUALITÉS, News | 0 commentaires


Tout au long de la cérémonie d’installation du nouveau gouverneur de la Béac au palais des Congrès de Yaoundé, vendredi dernier, l’ex-patron de la Banque paraissait s’ennuyer.

L’image est pleine de signification. Au pied des escaliers du palais des Congrès de Yaoundé, Philibert Andzembe, l’ex-gouverneur de la Béac, attend les adieux de Lucas Abaga Nchama, le nouveau gouverneur, qui vient d’être installé en grande pompe. Lucas Abaga Nchama raccompagne le vice-Premier ministre de son pays, la Guinée équatoriale, Aniceto Ebiaca Mohete. Il est à peu près 19h ce 05 février 2010. Mais, l’attente se fait de plus en plus longue. Plus de cinq minutes déjà, et Philibert Andzembe, presque seul dans la foule qui lui est indifférente, regarde sa montre. Lasse d’attendre, la dame qui l’accompagnait est allée s’installer dans le véhicule. Enfin, Lucas Abaga Nchama termine ses adieux et le véhicule du chef de la délégation de la Guinée équatoriale disparait. Entouré de journalistes et photographes, Lucas Abaga Nchama passe à deux mètres de son prédécesseur sans le regarder, remonte les escaliers et s’en va retrouver les autres hôtes qui ont fait le déplacement de Yaoundé. L’a-t-il vu ? Savait-il que Philibert Andzembe l’attendait et espérait lui serrer la main avant de s’en aller ? Difficile à répondre. Philibert Andzembe rentre dans son véhicule et s’en va, dans l’indifférence totale.
Déjà, durant toute la cérémonie d’installation, Philibert Andzembe était esseulé. Le speaker de la soirée n’a pas évoqué son nom durant toute la soirée. Il n’a eu droit à aucune déclaration. Le ministre des Finances du Cameroun, Essimi Menye, son voisin le plus proche sur la table d’honneur, ne lui a pas adressé la parole pendant toute la soirée. Celui-ci ne prononce d’ailleurs pas la partie de son discours, remis aux journalistes bien avant, qui indique que « Philibert Andzembe a œuvré au maintien de la bonne santé de notre système bancaire ». Visiblement, l’ancien patron de la Béac est mal à l’aise. En tout cas, l’air grave, la mine triste, Philibert Andzembe ne sourit pas pendant la cérémonie d’installation. Le seul sourire qu’il esquisse c’est lorsqu’il embrasse son successeur après son installation par Albert Besse, Pca de la Béac.
Distance

Au moment où un tableau est offert à Lucas Abaga Nchama par le personnel de la Banque en guise de cadeau, Philibert Anzembe, triste et pensif, ajuste sa paire de lunettes et passe son pouce sur son nez, alors que tout le monde applaudit. A la fin de la cérémonie d’installation, il y a la traditionnelle photo de famille. C’est ici que la solitude de l’ex-gouverneur se manifeste davantage. Alors que le protocole s’embrouille pour trouver le lieu de la prise d’images, Philibert Andzembe marche presque seul. Par un geste de la main, il interpelle un ancien collaborateur qui est devant lui. Celui-ci se retourne. « Ah ! Monsieur le gouverneur ! Bonsoir », lui lance ce cadre, qui s’empresse de se retourner après un si bref échange. « Vous voulez que qui s’affiche avec lui maintenant ? On nous regarde. Et vous savez bien que l’affaire des détournements au bureau extérieur de la Béac à Paris n’est pas terminée. Et il est plus ou moins impliqué. Il ne faut pas qu’il y ait de soupçons après. Donc, chacun prend ses distances », confie un cadre de la Béac.
Toujours pendant les multiples déplacements pour la photo de famille, Essimi Menye passe près de l’ex-gouverneur. Il ne lui adresse pas la parole et répond à un appel téléphonique. Le ministre délégué auprès du ministère de l’Economie, Yaouba Abdoulaye, lui aussi, passe près de Philibert Andzembe. Aucun mot. Il en est de même pour plusieurs anciens collaborateurs. Ce qui n’était pas le cas le jour de l’installation de M. Andzembe le 12 juillet 2007 au palais des Congrès, où il était alors la vedette.
« Meilleur gouverneur ! »

La seule personne qui vient briser la solitude de ce dernier, c’est une dame. Sa sœur, nous indique-t-on. C’est avec cette dernière qu’il est entré dans la salle prévue pour le cocktail. Il en sortira à ses côtés. Ceux-ci sont en arrière dans l’indifférence totale, alors que devant eux, cameramen, photographes et journalistes suivent tous les mouvements de Lucas Abaga Nchama. Nous nous approchons de lui et lui demandons : « Monsieur le gouverneur, quel conseils donnez-vous à votre successeur afin qu’il puisse bien mener sa tâche ?». En guise de réponse, il réajuste ses lunettes, nous regarde et fait un signe avec l’index de sa main pour dire non. Pas de réaction. En descendant de l’escalier, les griots l’assaillent. « Monsieur le gouverneur de la Béac ! Le meilleur gouverneur ! etc. », chantent-ils, tambours et flûtes en main. La dame qui accompagne l’ex-gouverneur sort de son sac une liasse de près de 20 billets de 5 000 francs et la tend aux griots, qui élèvent davantage leur voix pour glorifier l’ancien gouverneur.
Après l’attente vaine de la poignée de main de son successeur, Philibert Andzembe remonte dans une voiture Pajero Land cruiser immatriculée IT 15333 qui disparait comme les autres véhicules. C’est peut-être la fin d’un calvaire de plus de deux heures. Contrairement à ce dernier, Lucas Abaga Nchama, partira à bord d’une belle Mercedes noire immatriculée CMD 103 1. Une voiture filmée par les cameras jusqu’à sa disparition. « C’est çà le pouvoir ! », commente un cadre de la Banque.

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