Le ministre de l’Energie et de l’Eau a rompu le silence vendredi dernier à Yaoundé.

Près de deux mois après le début de la pénurie d’eau dont souffrent certaines villes du Cameroun, le gouvernement s’est expliqué. Le ministre de l’Energie et de l’Eau, Michaël Ngako Tomdio, a rencontré la presse vendredi dernier, 19 février 2010, à Yaoundé.

« Toutes les instances que le chef de l’Etat a mises sur pied pour la gestion de l’eau sont en train de travailler. Nous sommes en train de faire le maximum pour trouver les solutions possibles. Peut-être que nous allons essayer de voir si nous pouvons élargir le site de Akomnyada pour avoir un peu d’eau, en attendant une solution définitive ». C’est ce que propose Michaël Ngako Tomdio pour parer à la pénurie actuelle de l’eau à Yaoundé et dans d’autres villes. Ceci ajouté à l’approvisionnement par les citernes des sapeurs pompiers.

Les problèmes d’eau, promet-il, ne seront qu’un triste souvenir dans…trois ans. D’après lui, techniquement, pour qu’un projet soit réalisé, il faut des études, la recherche des financements et la réalisation des travaux. Il a cité les différents projets du Cameroun dans le secteur de l’eau. Projets contenus dans le programme décennal d’investissement dont le coût est estimé à quelques 400 milliards de francs Cfa.

« Il faut un peu de patience ! Pendant 20 ans, on ne pouvait pas investir », a indiqué le ministre évoquant les plans d’ajustements structurels soumis par les institutions de Breton Woods, qui ne permettaient pas la construction d’infrastructures de production d’eau. “Ces institutions de Breton Woods savent qu’ils ont fait du tord à l’Afrique”, a lancé Michaël Ngako Tomdio. Comme autre cause de la pénurie, le ministre évoque la baisse de 4 m à 2,2 m du niveau d’eau du Nyong à Akomnyada, la station d’approvisionnement ; l’agrandissement des villes entrainant l’accroissement des besoins en eau ; l’éloignement de certains quartiers du réseau de distribution ; le vieillissement des infrastructures et la non extension des réseaux de distribution avec le développement urbain.
Un discours qui n’a pas convaincu le président de la Ligue camerounaise des consommateurs, Delor Magellan Kamgaing Kamseu. « Il y a un problème actuellement. Le ministre ne donne pas de solutions immédiates pour venir à bout de cette pénurie. Les consommateurs vont continuer à souffrir de la pénurie après cette conférence de presse », s’offusque-t-il.
Le ministre de l’Energie et de l’Eau s’est également exprimé sur la qualité du carburant malodorant qui circulait sur le marché camerounais. Il a notamment affirmé que ce carburant a été retiré du marché la semaine dernière et que, contrairement à ce que certains pensaient, il était conforme aux dispositions réglementaires des produits pétroliers du Cameroun. Dispositions réglementaires qui vont être revues pour intégrer les composantes odeurs et couleurs, a souligné Michaël Ngako Tomdio.