Samuel Amehou , ancien ambassadeur du Bénin à l’Omc
« Les prix des intrants sont élevés et la production baisse »
Au Bénin, le rendement à l’hectare a baissé, les prix des intrants sont élevés et la production baisse d’années en années. A la fin de la campagne cotonnière, le paysan ne rentre pas dans ses frais. Parfois, il a travaillé pour rien toute l’année. Cette production a baissé dans tous les pays africains. Comme solutions, il faut combattre les subventions que les Etats-Unis accordent à leurs producteurs. Il faut également mieux organiser la filière, faire plus de recherche afin qu’il y ait plus de productivité à l’hectare. Et ensuite, il faut avoir une meilleure gouvernance de toute la filière.
Laoukein Médard, Dga Coton Tchad
« Les intrants n’arrivent pas à temps »
Au Tchad, l’on dénombre plus de 350 000 cotonculteurs. En 2009, nous avons produit 45 000 tonnes de coton alors qu’en 1998, nous étions à 280 000 tonnes. Il y a d’abord le problème des intrants qui n’arrivent pas à temps. Quand cela arrive, c’est avec moins d’éléments que prévus et coûte d’ailleurs très chers. Les variétés de coton qu’on utilise ne sont pas adaptées à nos sols qui s’appauvrissent d’années en années. Nous avons également comme problème les caprices climatiques, car la pluie n’est pas repartie dans le temps et dans l’espace comme par le passé eu égard aux changements climatiques. L’Etat tchadien, pour résoudre ce problème, fait souvent des subventions aux sociétés cotonnières. Cela ne résout pas pour autant le problème, car à chaque fois, c’est un saupoudrage qui ne fait qu’aggraver la situation. Cela veut dire qu’on ne donne pas ce qu’il faut. Au lieu de donner 50 milliards de francs, on donne deux milliards. Comme solution, il faut que l’Afrique arrive à fabriquer ses propres intrants. Il faut également que l’Afrique fasse l’agriculture avec la maitrise de l’eau, car nous sommes victimes des caprices climatiques.
Kokou Djagni, Dg Nouvelle société cotonnière du Togo
« Au Togo, on compte environ 50 000 producteurs de coton »
Au Togo, on compte environ 50 000 producteurs de coton. Les problèmes des cotonculteurs togolais sont multiples. Ce qui a véritablement plombé la culture c’était le non paiement de leur production. Il y a eu le non paiement pendant une campagne, cela avait complètement déstabilisé la filière. Autre problème, des cotonculteurs togolais, les dettes internes. Nous avons un système de caution solidaire. Un groupe de producteurs achète l’engrais et au moment de prélever la somme, on le prélève à l’ensemble du groupe. S’il y a une personne qui a une dette, ce sont les autres qui payent pour lui. Ce qui a mis en difficulté certains producteurs. L’Etat a pris des dispositions pour payer l’ensemble de ces dettes (25 milliards de francs) pour pouvoir assainir la filière. Et aujourd’hui, il n’y a plus de problèmes concernant les dettes.
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