Pr Touna Mama : « Pour créer la banque de financement des Pme, il faut au moins 10 milliards de francs Cfa »

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1 Avr 2010 | ACTUALITÉS, News | 0 commentaires

Économiste et conseiller spécial du Premier ministre, il soutient que le gouvernement est déterminé à apporter des solutions aux problèmes des opérateurs économiques

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Le Cameroon Business Forum que la Primature a organisé en février 2010 vient remplacer le Comité interministériel élargi au secteur privé. Ce comité n’avait-il pas réussi à instaurer un partenariat entre les pouvoirs publics et le secteur privé ?
Le Cameroon Business Forum est une des instances de dialogue entre le secteur public et le secteur privé, l’autre étant le Prime Minister’s Investment Council, qui ont remplacé le Comité interministériel élargi au secteur privé qui a fonctionné jusqu’en 2006. Une évaluation du Comité interministériel élargi au secteur privé commanditée par le gouvernement a conclu à une efficacité limitée de cette instance, due notamment à une insuffisance de suivi des recommandations.
Le Cameroon Business Forum a été institué en janvier 2009 avec la signature d’un Protocole d’accord tripartite entre le gouvernement camerounais représenté par le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, le secteur privé représenté par la Chambre de commerce, d’industrie, des mines et de l’artisanat, le Groupement interpatronal du Cameroun et la Société Financière Internationale. Ceci afin de redynamiser le dialogue secteur public-secteur privé.
Quelle différence y a-t-il entre le Cameroun Business Forum et le Comité Interministériel Elargi au Secteur Privé ?
Le premier changement est que, dans l’ancienne formule c’est-à-dire le Comité Interministériel Élargi au Secteur Privé, les travaux se déroulaient en deux ou trois jours, alternativement en séances plénières et en ateliers. Et au niveau des Ateliers, on n’avait pas suffisamment de temps pour approfondir les questions abordées. Dans la nouvelle formule, le Cameroon Business forum, le travail de fond est fait au préalable au sein des groupes de travail composés des parties prenantes (Représentants du secteur public et du secteur privé), des thèmes débattus (création d’entreprises, obtention de permis de construire, transfert de propriété, commerce transfrontalier, exécution des contrats commerciaux), avec le cas échéant, l’appui des experts, allant parfois jusqu’aux Cabinets d’études.
Lors de la séance plénière présidée par le Premier ministre, l’on expose les résultats des groupes de travail et adopte les recommandations.

Le deuxième changement est que le 12 février 2010, le Premier ministre a signé l’Arrêté N°31/PM portant création, organisation et fonctionnement du Comité de suivi et d’évaluation des activités du Cameroon Business Forum. L’article 2 dudit arrêté assigne comme mission, entre autres, à ce Comité, de veiller à la mise en œuvre des résolutions et recommandations du Cameroon Business Forum. Et je peux vous dire, sans dévoiler un Secret d’Etat, que Monsieur le Premier ministre a instruit son Conseiller Spécial N°1, Coordonnateur Général des travaux de la Session du Cameroon Business Forum du 18 février, de tout mettre en œuvre pour l’exécution des recommandations.
Ainsi, par exemple, la composition du Comité de suivi et d’évaluation des activités du Cameroon Business Forum a été constatée par décision du secrétaire général des Services du Premier ministre en date du 09 mars 2010. Le Secrétariat technique dudit Comité s’est réuni le jeudi 11 mars 2010 et le Comité lui-même le vendredi 12 mars 2010. L’objet de la recommandation n°1 était de rendre opérationnel le Comité avant fin mars 2010. La recommandation est exécutée.Dans le même sens, une réunion technique est convoquée le mercredi 10 mars pour arrêter définitivement la liste des pièces et les procédures pour la création des entreprises.C’était l’objet de la recommandation n°2 prévoyant que cela devait se faire avant la fin mars 2010. Cela sera fait. Vous avez également suivi la cérémonie d’inauguration à Douala le 03 mars dernier de trois centres de gestion agréés (le CCIMA, le FENAP, et le Cabinet KOUSSOK et Auditec) ; ce qui faisait partie des recommandations du Cameroon Business Forum. Vous avez aussi suivi que le gouvernement a déposé à l’Assemblée nationale pour sa session actuelle le projet de loi portant promotion des Petites et Moyennes Entreprises. C’était l’une des recommandations du Cameroon Business Forum.
Vous aurez donc compris que le Chef du Gouvernement est passé à la vitesse supérieure.D’ailleurs, je dois vous rappeler que sa Communication spéciale lors du Conseil de cabinet du mercredi 24 février 2010 était consacrée au Cameroon Business Forum. Et au cours de ce Conseil, le Premier ministre a fait lire les recommandations du Cameroon Business Forum à l’intention de l’ensemble du gouvernement et a instruit chacun des membres de mettre en œuvre les recommandations relevant de sa compétence. Et comme si cela ne suffisait pas, il a saisi par écrit les principales structures concernées en leur donnant le délai de mi-avril pour mettre en œuvre les recommandations faites pour être réalisées avant fin mai 2010.


Quelle garantie a-t-on cette fois-ci que les pouvoirs publics vont rendre fonctionnelle, avant mai 2010, le centre de facilitation de la création des entreprises qui figure dans les recommandations du Cameroon Businness Forum ?

Le Centre de facilitation de la création des entreprises, c’est le Guichet unique. Le Premier ministre a donné des instructions fermes pour qu’il soit fonctionnel dans les meilleurs délais. Et je crois savoir que l’Union européenne est prête pour nous aider à le créer.
Dans les doléances du secteur privé au gouvernement figure la création d’une banque de financement des Pme. Pourquoi avoir choisi de ne pas soumettre une échéance à la création de ladite banque comme les autres recommandations, compte tenu des difficultés que les Pme ont à obtenir des crédits dans les banques commerciales ?

Les recommandations, pour avoir quelque chance de se réaliser, doivent être réalistes, c’est-à-dire leur faisabilité technique et financière doit être garantie. Sinon, on va se retrouver avec un chapelet de souhaits surréalistes. S’agissant précisément de la banque de financement des Pme dont on parle depuis quelques temps et dont chacun peut voir à l’évidence l’impérieuse nécessité de création, il faut disposer de moyens techniques et financiers. Les moyens techniques reviennent à trouver notamment des instruments de garantie des crédits à accorder aux Petites et moyennes entreprises, puisque vous savez que les banques classiques refusent des crédits à ces structures parce qu’elles n’ont souvent pas de garantie. Les moyens financiers consistent à disposer d’au moins 10 milliards de francs CFA comme capital pour créer une banque, selon la réglementation de la Cobac. Mais je crois savoir qu’au ministère des Finances, la réflexion est très avancée sur cette question. Et lorsque les conditions seront réunies, la banque des Pme sera créée. Entretemps, la Société financière internationale, groupe de la Banque mondiale a ouvert des lignes de crédit pour les Pme au sein de certaines banques commerciales.
Pourquoi à ce jour l’Agence de promotion des exportations, le Centre de la propriété intellectuelle, l’Institut de l’entrepreneurship, l’Observatoire de l’industrie et du commerce, prévus dans la charte des investissements ne sont pas encore créés ?

Ce que je viens de dire vaut aussi pour la création de ces structures. Le Chef de l’Etat vient de nommer les responsables de l’Agence de promotion des investissements et de l’Agence nationale des normes qui sont également prévues par la Charte des Investissements. Je pense que les structures que vous citez et bien d’autres prévues par la Charte des investissements, seront créés et pourvus de responsables lorsque les conditions économiques le permettront. Il ne faut pas oublier qu’on n’est pas encore totalement sorti de la crise financière internationale qui a secoué le monde entier et qui n’a pas épargné le Cameroun.
Certains députés estiment que si le Cameroun a vraiment l’ambition d’améliorer les conditions de vie des populations, il faut absolument mettre sur pied tous les organes prévus par la charte d’investissements adopté par l’Assemblée nationale en avril 2002…
Il faut faire la distinction entre vouloir et pouvoir. On peut toujours vouloir, mais quand on ne peut pas pouvoir, on ne peut pas réaliser. Mais je crois que l’amélioration des conditions de vie des populations passe par la redynamisation de la croissance qui passe elle-même par le développement des investissements. L’amélioration significative du climat des affaires à laquelle s’est attelée le gouvernement vise précisément à lever les obstacles qui peuvent décourager les investisseurs et à faciliter la création des richesses et donc des emplois pour distribuer des revenus et finalement améliorer les conditions de vie des populations.

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