Le principal parti d’opposition a par ailleurs défilé ce 20 mai avec des messages contestant Elecam, l’organe chargé de l’organisation des élections.
Les partisans du Social Democratic Front (Sdf) sont fiers. Hier, 20 mai 2010, à Yaoundé, au cours du défilé civil et militaire marquant les festivités de la célébration des cinquantenaires de l’indépendance et de la réunification du Cameroun, ils ont réussi à faire passer leur message. Ils ont été plus futés que les militants de l’Union des populations du Cameroun (Upc) à qui on a interdit de défiler avec une grande banderole portant les effigies des martyrs du Cameroun. Sur cette banderole, on voyait les portraits de Ndeh Ntumazah, Ossende Affana, Ruben Um Nyobè, Félix Roland Moumié, Ernest Ouandié et Abel Kingue, que la banderole présentait comme « les héros de l’indépendance et de la réunification du Cameroun ».
Les militants du Sdf, eux, avaient leurs messages dans les poches de leurs pantalons. Le dispositif de sécurité, pourtant très rigoureux, mis en place pour filtrer les personnes mal habillées et « les messages provocants » n’a pas pensé à fouiller les poches. C’est à leur arrivée devant les tribunes qu’ils ont sorti de leurs poches leurs messages. « Non à Elecam », « Oui au fédéralisme », « Non à la fausse décentralisation », lisait-on sur les messages.
Et le message est passé. A la tribune d’honneur, les plus hautes personnalités du monde sont présentes, ainsi que de nombreux chefs d’Etat invités par Paul Biya. Parmi eux, Koffi Annan, ancien secrétaire général de l’Onu, Jean Ping, président de la commission de l’Union africaine, Jean-Louis Borlo, ministre français en charge de l’Ecologie, Laurent Gbagbo, président de la Côte d’Ivoire, Idriss Déby Itno, président du Tchad, Ali Bongo du Gabon, Joseph Kabila de la Rdc, Goodluck Jonathan du Nigéria, Dénis Sassou Nguesso du Congo, Obiang Nguema de la Guinée équatoriale, Fradique de Menezes de Sao Tomé, François Bozizé de la Rca, etc.
Au passage des partisans de Ni John Fru Ndi , le président de la République, Paul Biya, esquisse un geste de la main. Visiblement, il n’est pas d’accord avec ces messages. Après le défilé du Sdf, c’est la colère parmi certains caciques du pouvoir. « Le préfet du Mfoundi a convoqué le coordonateur du défilé du Sdf dans son bureau. Il lui a dit que c’est une honte que le sdf vient de faire à notre pays en ce moment où le Cameroun reçoit des plus hautes personnalités du monde », confie Béatrice Annembom Monju, secrétaire national à la communication du Sdf. Elle affirme d’ailleurs que cette action et ces messages ont été préparés lors de la dernière réunion du Nec à Bamenda.
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