Le ministre des Finances l’a annoncé vendredi dernier après la signature d’une convention avec la Société générale, Afriland First Bank et City Bank.
Les banques devant accompagner le Cameroun pour la réalisation de l’emprunt obligataire sont officiellement connues. Les responsables de la Société générale, d’Afriland First Bank et de City Bank ont signé, vendredi dernier, 15 octobre 2010, une convention dans ce sens avec le Cameroun. Ce sont donc ces banques qui vont mobiliser leur épargne pour acquérir les titres que va émettre l’Etat camerounais à la bourse des valeurs (Douala Stock Exchange). Le lancement de cet emprunt obligataire interviendra, d’après Essimi Menye, le ministre des Finances, d’ici le 15 décembre 2010. « Avec la signature d’aujourd’hui, on pouvait penser que c’est le début du processus. Non. C’est juste pour matérialiser l’ensemble des travaux que nous venons de réaliser au cours des quatre derniers mois. D’autres travaux ont été faits et ils vont simplement être mis en route pour que le processus s’accélère. Au cours de la semaine prochaine, nous allons signer d’autres documents pour que nos banquiers préparent tous les éléments d’information et de publicité pour que tout le monde sache comment cet emprunt sera organisé. Nous envisageons que d’ici le 15 décembre nous ayons déjà publié toute cette documentation et mobilisé les fonds », a annoncé Essimi Menye aux antennes de la Crtv.
Le retard accusé dans le lancement de cet emprunt obligataire prévu depuis décembre 2009 a été relevé plusieurs fois dans les colonnes du Jour. Lancer cette opération en décembre 2010, à la fin de l’année budgétaire, pose tout de même problème. Sur ce sujet, Essimi Menye répond : « En ce qui concerne le budget de 2010, vous savez que nous continuons à payer les dépenses de l’année d’avant jusqu’au 28 février de l’année suivante, c’est-à-dire quand on arrête les écritures. Mais les dépenses elles-mêmes sont payées tout au long de l’année suivante. Pour nous, ce qui est important, c’est de disposer d’une enveloppe qui permette de lancer véritablement sur le terrain les grands projets que le chef de l’Etat nous a demandé de mettre en route », explique encore le ministre des Finances sur la Crtv.
Mais seulement, les engagements budgétaires des départements ministériels s’arrêtent à mi-novembre. Alors, ces 200 milliards de francs Cfa issus de l’emprunt obligataire seront constatés dans quel budget ? Celui de 2010 ou de 2011 ? D’autres questions tout aussi importantes se posent. S’il est considéré dans le budget de 2010, l’argent mobilisé par l’emprunt obligataire sera utilisé pour payer quelle dépense ? Pour quel projet lancé par qui ? Lors de la session budgétaire de novembre 2010 qui sera consacrée à la défense du budget de 2011, que dira-t-on de l’emprunt obligataire qui devait être effectué pour l’exercice budgétaire 2010 ? Autant d’interrogations qui laissent croire, et c’est l’avis des experts, que « le risque de ne pas lancer cet emprunt obligataire cette année devient de plus en plus réel », dixit Babissakana, ingénieur financier.
0 commentaires