Les populations qui exigent une forêt communautaire affirment qu’il est important de faire des sacrifices sur les lieux sacrés qui seront englouties par les eaux.Jeudi dernier, 09 décembre 2010, les populations des villages Lom Pangar et Deng Deng ont demandé au directeur général d’Edc, Théodore Nsangou, de faire des sacrifices sur l’ensemble des lieux sacrés du site. C’était à Deng Deng, au foyer communautaire qui sert désormais de centre d’information et de réclamations. Jean Claude Fonti, le chef du village Haman était le porte parole des populations. «Sur le site qui va disparaître, il y a une grande forêt sacrée et chaque village, je parle de Haman, Wami et Deoulé, a une petite forêt sacrée. Nous exploitons les produits ligneux et non ligneux ces forêts sacrées, tout comme ils servent aussi de lieu de recueillement. Si ces lieux doivent disparaître, cela nécessite des sacrifices afin que nos ancêtres qui sont dans le sol soient à l’aise», affirme –t-il. Théodore Nsangou s’est incliné face à cette demande. Il a indiqué qu’il enverra cette semaine un collaborateur rencontrer les chefs de village pour discuter des modalités pratiques, tout comme il a accepté de venir personnellement recevoir la bénédiction des femmes qui effectueront les sacrifices.
Les doléances des populations ne se sont pas limitées aux sacrifices aux ancêtres. Elles ont également demandé qu’il leur soit aménagé rapidement une forêt communautaire, car elles n’ont plus droit à la chasse. « Les populations étaient déjà habituées à manger de la viande de brousse. Aujourd’hui, il est interdit de chasser. Plus le droit d’entrer dans la réserve de Deng Deng, encore moins dans les deux Unités de foresterie d’aménagement (Ufa). On nous a tout arraché. Nous voulons que vous nous aidiez à obtenir une forêt communautaire, car nous ne pouvons même plus couper le bois pour faire la charpente de nos maisons. On a peur quand on entre en brousse !», a expliqué Moussa Ba, le président de l’Association pour la défense des intérêts des populations Képéré.
Autres revendications des populations, l’accélération de la construction du village de recasement à Ouami, car les populations n’ont plus véritablement de quoi manger, parce que, depuis deux ans, disent-elles, il leur avait été demandé de ne plus cultiver de grandes plantations ; la révision du bornage effectué par le cadastre à Deng Deng. Théodore Nsangou a promis de s’investir pour la résolution de tous ces problèmes de commun accord avec le ministre des Forêts et de la Faune et de celui des Affaires foncières. Il a par ailleurs promis dans un court délai l’offre des tables-bancs à l’école primaire et la réhabilitation des points d’eau potable et du centre de santé de Deng Deng.
La cité des cadres prêt à 85%
Une cité s’élève à 25 Km du lieu du futur barrage de Lom Pangar. Une nouvelle cité entièrement construite par Dpe International. Sur une superficie de 10,5 ha, près de 200 ouvriers s’activent à construire la cité de l’entrepreneur. Elle est composée de deux blocs. Le premier est dédié aux ouvriers (six bâtiments de huit chambres, un salon et une cuisine chacune) et le second consacré aux cadres est constitué de six bâtiments composés chacun de deux appartements (chambre, salon, cuisine, salle de bain). La cité dispose également d’un stade de football et de tennis, d’un château d’eau, d’un restaurant, d’une infirmerie et d’une gendarmerie et des voies d’accès. D’après le maitre d’œuvre, le Competing Bet, le taux d’exécution des travaux est de 85%. La cité qui aura coûté 2,6 milliards de francs Cfa (selon le dg d’Edc) sera livrée en février 2010 après sept mois de travaux.
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