Un risque limité. D’après les experts, ces tremblements de terre sont de faible amplitude.
Au moins trois tremblements de terre sont enregistrés au Cameroun tous les dix jours. Notamment dans la région du Sud-Ouest, autour du Mont Cameroun.
C’est ce que révèlent les responsables de l’Institut de recherches géologiques et minières du Cameroun (Irgm). Pour Nnange Joseph Metuk, directeur adjoint de l’Irgm, le risque pour le Cameroun de vivre ce que l’on a connu le 11 mars 2011 au Japon est très faible, mais pas impossible. Car, explique-t-il, il y a deux sortes de séismes : volcaniques et tectoniques. Et au Cameroun, l’on observe les deux cas.
Les séismes de type volcanique sont observés autour du Mt Cameroun et notamment sur la chaine volcanique qui va de Limbé à l’Adamaoua. « Là-bas, nos sismographes enregistrent des tremblements de terre d’une magnitude de 1 à 2 à l’échelle de Richter. Parfois, on atteint des magnitudes de 4 à 5 », explique-t-il. Les séismes de types tectoniques eux, sont observés sur deux lignes. Et Yaoundé n’est pas épargné : « Il y a la ligne qui va de Kribi à la République centrafricaine en passant par le Nord de Yaoundé, tirant sa source à la limite nord du craton congolais ; et la ligne de faille de la Sanaga qui va d’Edéa à Garoua-Boulaï, en passant par le sud de Bafia », indique Nnange Joseph Metuk.
Pour l’instant, l’on n’a pas encore enregistré des tremblements de terre désastreux, encore moins de tsunami dévastateur. « Les séismes enregistrés au Cameroun n’ont pas leur épicentre près de la ville. Pour le cas du Japon, il y a quatre plaques tectoniques qui se rencontrent. Ce qui n’est pas le cas du Cameroun », explique Nnange Joseph Metuk.
En 2005, néanmoins, le tremblement de terre de Monatélé a été ressenti dans certains quartiers à Yaoundé. C’est le dernier qui a été aussi clairement ressenti par les populations et qui figure dans la liste des séismes enregistrés au Cameroun (voir tableau ci-contre). Par le passé, on en a noté quatre autres. Il s’agit notamment des séismes de 1911 à Lolodorf, de 1913 à Akonolinga, de 1945 à Ouesso et de 1987 à Tibati. On remarque donc qu’ils ont eu lieu dans diverses régions du Cameroun (Centre, Sud, Adamaoua…) Le tremblement de terre de Ouesso en 1945 a eu lieu en République du Congo, mais les secousses ont été ressenties du côté camerounais.
Ligne de faille
L’on n’a pas encore enregistré des morts au Cameroun, mais des habitations ont été détruites. C’est pourquoi, les chercheurs invitent les Camerounais à construire leurs habitations en respectant les normes sismiques. C’est-à-dire, bonnes fondations, respect dosage ciment, etc. « Si, sans secousses sismiques, les immeubles s’écroulent au Cameroun, qu’en sera-t-il si on enregistre de fortes secousses ? », se demande Nnange Joseph Metuk. Actuellement, des stations d’enregistrement de secousses sismiques sont installées dans les zones à risque, y compris à Yaoundé.
Dans un travail de recherché intitulé «Le systeme de prevention et de gestion des catastrophes environnementales au Cameroun et le droit international de l’environnement», Tahitie Ben Tchinda Ngoumela (master, université de Limoges), écrit : «Concernant les séismes, s’ils ne sont pas toujours d’une gravité au Cameroun, le risque d’une catastrophe issue d’un tremblement de terre n’est pas à exclure. Il existe des stations de séismographes qui ont enregistré des secousses mais de faible intensité. Plus de quatre millions de Camerounais sont en effet exposés à des secousses sismiques, notamment ceux des régions du Nord Ouest, de l’Ouest ; ceci est dû à la position assez délicate du Cameroun, c’est-à-dire sur sa ligne de faille. »
Les séismes majeurs au Cameroun
Date
|
Lieu (épicentre)
|
Magnitude
|
1911
|
Lolodorf
|
6,5
|
1913
|
Akonolinga
|
5,5
|
1945
|
Ouesso (frontière avec le Congo)
|
5,6
|
1987
|
Tibati
|
4,1
|
2005
|
Monatélé
|
4,4
|
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