Le directeur général d’Electricity Development Corporation parle des difficultés de mobilisation des financements pour le projet du barrage aujourd’hui bouclée.
Vous avez tenu un exposé au Palais des congrès de Yaoundé sur « les défis du montage d’un projet hydroélectrique : le cas du barrage de Lom Pangar ». Quelles sont les difficultés rencontrées pour la mobilisation des financements ?
Contrairement à d’autres projets de barrages hydroélectriques comme Memve’ele ou Mekin qui bénéficient directement d’un financement d’Eximbank Chine, celui de Lom Pangar est différent. Memve’ele et Mekin ne posent pas les mêmes contraintes, notamment environnementales. Le projet de Lom Pangar a fait l’objet de nombreuses études environnementales qui sont à présent bouclées. Ensuite, il a fallu un appel d’offres international dont le processus, est pratiquement bouclé au moment où je vous parle. Le fait qu’il y ait plusieurs bailleurs de fonds qui financent le projet de Lom Pangar, notamment la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement, l’Agence française de développement ou encore la Banque africaine de développement, n’a pas faciliter la fédération des points de vue. C’était un défi, c’était assez compliqué. Pour compliquer davantage la situation, les bailleurs de fonds n’avaient pas les mêmes schémas de financement. L’Afd par exemple faisait un prêt non souverain à une société de projet, alors que la Banque mondiale faisait un prêt souverain au gouvernement camerounais.
Un problème réglé ?
Nous avons réglé cette question de fond, puisque finalement tous les bailleurs de fonds ont fait un prêt souverain au gouvernement camerounais. Ce qui nous simplifie un certain nombre de questions institutionnelles. Actuellement, nous nous sommes rendus au bout de course, car la mission d’évaluation des bailleurs de fonds est prévue en début mai. Déjà, au moment où je vous parle, l’Afd est là pour sa propre évaluation.
Et comme le gouvernement a prévu des fonds à Lom Pangar dans le cadre de l’emprunt obligataire pour sa part d’autofinancement, nous avons les moyens pour démarrer les travaux immédiatement sans attendre le bouclage des financements.
A combien s’élève le coût global du projet ?
Nous avons un coût global d’environ 150 milliards de francs Cfa, mais les intentions de financements sont supérieurs aux 150 milliards de francs Cfa et s’élèvent à 170 milliards de francs Cfa. Au delà de toutes les autres considérations, le projet de Lom Pangar est un projet rentable. C’est pour cela que les bailleurs de fonds se bousculent. Ce sont les conditionnalités environnementales qui nous ont un peu pénalisés. Heureusement, aujourd’hui, cette question est réglée. Nous allons vivre dans les jours qui viennent la concrétisation du démarrage effectif du barrage de Lom Pangar. (…) L’entrepreneur va immédiatement commencer la construction du barrage.
Qui sera cet entrepreneur ? Un Chinois ? L’on affirme que deux opérateurs Chinois se bousculent ?
L’entreprise de contrôle est déjà choisie. C’est un groupement français. C’est cette entreprise qui nous assiste pour finaliser le recrutement de l’entrepreneur. Dans les jours qui viennent, l’entrepreneur sera connu. Un chinois ? Il y a des fortes chances. Mais, permettez-moi de ne pas livrer tous les secrets maintenant. Les noms seront communiqués très rapidement.
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