
Le directeur général du Fonds monétaire international, le Français Dominique Strauss-Kahn a été inculpé dimanche, 15 mai 2011, « d’agression sexuelle et de tentative de viol et de séquestration » aux États-Unis. Il nie tous les faits qui lui sont reprochés, a indiqué à l’AFP son avocat à Washington, William Taylor. « Il plaidera non coupable », a affirmé cet avocat joint par l’AFP. Interrogé pour savoir si cela signifiait qu’il niait toutes les accusations lancées contre lui, il a répondu : « Oui ».
Dominique Strauss-Kahn, probable candidat du Parti socialiste à l’élection présidentielle de l’an prochain, est accusé par une femme de chambre de 32 ans de l’hôtel Sofitel à New York. Lorsque la dame entre dans la suite de Dsk qui coûte 3 000 dollars la nuitée, raconte le New York Times, elle ne sait pas qu’il est là. Paul Browne, le porte-parole de la police new-yorkaise, indique dans le New York Times qu’à ce moment, Dsk sort nu de la chambre et se jette sur la jeune femme. « Il l’a coincée, d’après ce qu’elle dit, et l’a poussée dans sa chambre et sur le lit », précise Paul Browne. Il a verrouillé ensuite la porte.
« Elle s’est débattue et il l’a tirée dans le couloir vers la salle de bains où il l’a attaquée sexuellement une seconde fois. » La femme de chambre réussit à s’échapper et va chercher du secours, selon son récit aux policiers. Les forces de l’ordre sont appelées. Quand ils arrivent, DSK est déjà parti, en oubliant son téléphone portable.
Le Point écrit alors que la police a rapidement appris qu’il s’était rendu à l’aéroport Kennedy pour prendre un avion destination la France. Dix minutes avant la fermeture des portes vers 16 h 40, deux inspecteurs l’interpellent à bord du vol Air France sur lequel il a embarqué. Il ne résiste pas.
En France, les débats et réactions fusent. Le porte-parole du gouvernement, François Baroin, a estimé qu’il fallait « être d’une extraordinaire prudence dans l’expression, dans l’analyse, dans les commentaires et dans les conséquences ». « La position du gouvernement français respecte deux principes simples: celui d’abord d’une procédure judiciaire en cours, sous l’autorité de la justice américaine, dans le cadre de l’application du droit américain, et puis le respect de la présomption d’innocence », a-t-il ajouté.
Selon Associated Press
La Première secrétaire du PS Martine Aubry a affirmé qu’il fallait « respecter la présomption d’innocence » et « garder la décence nécessaire ». « Les nouvelles qui nous parviennent (…) de New York sonnent à l’évidence comme un coup de tonnerre. Je suis, comme tout le monde, totalement stupéfaite », a-t-elle déclaré à Lille devant la presse. « J’en appelle à attendre la réalité des faits, à respecter la présomption d’innocence et à tous de garder la décence nécessaire », a souligné Mme Aubry. La patronne du PS a également demandé aux socialistes « de rester unis et responsables ».
– François Hollande a estimé qu’il fallait « se garder de toute conclusion prématurée » concernant ces accusations. Le candidat à l’investiture socialiste pour l’élection présidentielle de 2012 a précisé sur Canal+ qu’il avait appris cette nouvelle « avec stupéfaction », mais qu’il fallait « faire très attention ». « Il y a eu une inculpation, mais qui n’est pas une preuve de culpabilité », a-t-il souligné lors de l’émission Dimanche+, en rappelant le droit à « la présomption d’innocence ». Interrogé sur le fait que cette affaire pourrait empêcher DSK d’être candidat à l’élection présidentielle, l’ancien Premier secrétaire du Parti socialiste a affirmé qu’il était « trop tôt pour le dire ».
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