La presse ivoirienne annonce une probable baisse de la parité de notre monnaie par rapport à l’euro. A Yaoundé, l’on affirme le contraire.
Suite aux rumeurs concernant la dévaluation du francs Cfa à partir du 1er janvier 2012, le quotidien Le Jour s’est rapproché des services de la Béac et du ministère des Finances pour en savoir davantage. Hier, 24 novembre 2011, le gouverneur de la Béac, Lucas Abaga Nchama, était absent de son bureau à Yaoundé. « Il est hors du pays », a-t-on appris sans plus de précisions. Idem pour le directeur général des Etudes, des Finances et des Relations internationales, le Gabonais Joachim Lema Okili, également en déplacement. Joint au téléphone, Joachim Lema Okili a affirmé qu’il n’y aura pas de dévaluation du francs Cfa. Il confirme ainsi les déclarations du gouverneur de la Béac, le 17 novembre dernier à l’issue d’une réunion extraordinaire du Comité de politique monétaire de la Béac. « Lorsqu’on avait dévalué le francs Cfa, un certain nombre d’indicateurs avaient été observés. Le taux de couverture de la monnaie était négatif. On nous l’impose de l’avoir à 20% mais aujourd’hui, on est à plus de 100% », avait expliqué Lucas Abaga Nchama en se réjouissant de la reprise de la production pétrolière dans les pays de la zone Cémac. « Les exportations des pays se portent bien, les investissements publics se déroulent normalement, tout cela nous amène à penser qu’aujourd’hui on ne peut pas s’en inquiéter. Le compte d’opération est positif, contrairement à sa situation à l’époque de la dévaluation. Vous comprenez donc que par rapport à ces indicateurs rien ne laisse présager une quelconque dévaluation de notre monnaie », avait-il ajouté.
Au ministère des Finances, c’est le même son de cloche. Le directeur des Affaires économiques, Lazare Bela, indique que, à sa connaissance, la dévaluation n’est pas à l’ordre du jour. « Ce n’est pas avec notre argent que les pays européens vont payer leur dette. La somme des Pib de nos Etats ne peut d’ailleurs pas permettre de rembourser cette dette. Ils se sont endettés pendant longtemps et se sont ré-endettés pour payer leur payer leur dette. La dévaluation (de 1994, ndlr) ne nous a rien apporté », observe Lazare Bela.
Selon les informations publiées par le journal ivoirien « Notre Voie », la parité fixe entre l’euro et le francs Cfa va changer dès le 1er janvier 2012. Un euro sera égal à 1 000 francs Cfa, au lieu de 655,59 francs Cfa comme c’est le cas actuellement. Le journal annonce que le président ivoirien Alassane Ouattara a été mandaté par la France pour annoncer la nouvelle à ses homologues de l’Afrique de l’Ouest et le Congolais Dénis Sassou Nguesso à ses homologues de l’Afrique centrale. « Dénis Sassou Nguesso n’est pas président en exercice de la Cémac. On attend donc de voir», fait observer Lazare Bela, sceptique.
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