
Injonction. Vendredi dernier à Yaoundé, le ministre de l’Administration territoriale a demandé aux gouverneurs et préfets « une vigilance de tous les instants » en 2012.
2012 sera une année d’élections au Cameroun. A l’occasion de ces échéances, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, René Sadi, invite tous les responsables qui travaillent sous son autorité à la veille. « Aux autorités administratives, je recommande instamment un loyalisme sans faille, un dévouement à toute épreuve, une vigilance de tous les instants, ainsi qu’un renforcement accru et une exploitation judicieuse du renseignement prévisionnel tout au long de l’année 2012 ». C’est en ces termes que l’ancien secrétaire général du Rdpc, parti au pouvoir, s’est adressé vendredi dernier, 20 janvier 2012, à ses nouveaux administrés. C’était à l’occasion de la cérémonie de présentation des vœux qui s’est tenue au Palais des congrès de Yaoundé.
« Notre administration devra dès lors veiller, avec le plus grand soin et avec la plus grande diligence, pour que l’ordre et la paix règnent sur toute l’étendue du territoire national avant, pendant et après ces scrutins », a-t-il indiqué. Celui qui a piloté la campagne de Paul Biya au cours de l’élection présidentielle de 2011 affiche désormais ses intentions à la tête du Minatd.
En juin 2011 déjà, René Sadi, alors Sg du Rdpc, s’était insurgé contre l’implication des diplomates étrangers dans la politique camerounaise. « J’ai bien dit et redit que le destin du Cameroun c’est les Camerounais. Les affaires du Cameroun appartiennent d’abord aux Camerounais. Nous savons mieux que quiconque ce qui est bien pour nous. Nous savons mieux que quiconque qui est qui dans notre pays. Il ne faut pas que les gens croient que la légitimité va se chercher ailleurs que dans notre propre pays », avait-il déclaré à Kribi à la suite de la sortie médiatique de Robert P. Jackson, l’ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun.
Toujours dans la volonté de renforcer le renseignement, le secrétaire d’Etat à la Défense, Jean-Baptiste Bokam, avait demandé aux gendarmes de s’investir dans la recherche du renseignement. « C’est maintenant que la gendarmerie doit se tenir prête. Prête à faire face aux appels de troubles à l’ordre public et au soulèvement, véhiculés ici et là. (…) Dans ce cadre, comme dans la lutte contre l’insécurité, la recherche du renseignement occupe une place centrale. Vous devez suivre à la trace les auteurs de ces appels à la sédition. Vous devez aussi infiltrer leurs différents groupes cibles pour déceler leurs intentions et prévenir leurs actes», avait-il instruit aux gendarmes le 22 février 2011, alors que se préparaient les manifestations en vue de la commémoration des émeutes de février 2008.
Aujourd’hui, René Sadi veut s’impliquer davantage, avec les gouverneurs, les préfets et autres assimilés, dans les élections municipales et législatives de 2012. Ses propos le démontrent à suffisance : « De part ses missions et attributions revues et renforcées par les dispositions du décret n°2011/408 du 09 décembre 2011 portant organisation du gouvernement, notre administration doit, dans le respect de l’indépendance d’Elections Cameroon, apporter à cet organe tous les appuis nécessaires, tous les concours utiles et tout l’accompagnement indispensable à l’accomplissement heureux de ses missions de gestion, de supervision et d’organisation des consultations électorales attendues », a-t-il déclaré vendredi.
En clair, l’on ne serait pas surpris en 2012 de voir, par exemple, les véhicules immatriculés CA transporter le matériel électoral dans les bureaux de vote, comme on l’a constaté lors de la récente élection présidentielle dans certaines villes. Ce qui est anormal, car c’est une activité exclusivement réservée à Elecam.
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