
qu’il avait un présent en sa possession, il a beau indiqué que la faute ne
venait pas de lui, il beau a usé de toute sa verve, de toute son éloquence, de
tous les qualificatifs de son lexique enjoliveur et adulateur, pour une fois
encore, il a juré de la véracité de ses propos, de la sincérité de sa langue
autrefois maligne, mais, elle lui a encore sèchement dit : « Non et
non, c’est fini !». Comme la veille. « Plus d’explications qui tiennent ! ».
Catégorique. Inflexible. Déterminée à tourner la page. Sa page. Solange n’en
voulait plus. N’en veut plus de lui. De ce menteur invétéré, de cet assassin du
cœur, de ce tueur de l’amour, de cet homme qui a réussi à lui donner le dégoût
de l’homme. De cet homme qui donne de la peine et de la patience au futur
prétendant. Elle a demandé à sa
meilleure amie de lui transmettre la nouvelle. Mieux, la triste nouvelle.
C’était lundi. Lundi dernier, 23 avril 2012. Un lundi noir. Et la nouvelle le
paralyse depuis trois jours.
dîner pour accueillir celui qu’elle considérait encore comme son
âme-sœur. Un dîner surprise, car il venait s’expliquer et se faire pardonner
pour un énième rendez-vous qu’il n’avait pas honoré, il y a deux semaines. Il
avait déjà tant menti que ce dimanche-là était un jour de pardon, d’excuses et
de réconciliation. Le dimanche de la clémence, avec au menu un dîner
indulgent. Un dîner spécial avec son plat préféré : le « éro ». Et
bien d’autres choses… Ce dimanche-là, elle avait accepté de le recevoir pour
qu’il s’explique. En réalité, ce n’était pas pour qu’il donne des explications.
Il était expert en la matière. C’était pour qu’elle lui dise qu’elle souffre
profondément depuis deux semaines. Depuis 14 jours. 336 heures à penser à son
bien-aimé. 20 160 secondes d’absence. C’était semblable à 365 jours.
L’attente, le plaisir et l’enthousiasme de le revoir étaient intenses.
Elle était prête à lui pardonner ses manquements, ses errements et ses fautes.
Si ce n’était déjà fait.
qu’elle essaye de convaincre ce beau gosse de ne plus jamais faire souffrir son amie. A
18h, à l’heure du rendez-vous, les deux étaient assises au salon, regardant la
télé. Solange s’était faite encore plus belle. Attendant le messie. Son messie.
A cet instant, chaque minute d’attente était l’équivalent d’une heure de longue
attente. A 19h, une heure plus tard, elle demande à son amie de l’appeler. Son
téléphone ne passe pas. Elle qui ne l’avait pas appelé depuis deux semaines
prend son courage et décide de l’appeler. Impossible. A 21h, après trois heures
de longue attente, elle comprend définitivement qu’il ne viendra plus jamais.
Comme d’habitude. Immédiatement, sa décision est prise, elle ne le verra plus
jamais. Tourmentée, bouleversée, chagrinée, Solange est incapable de rester dans ce
salon, non loin de cette table à manger. Dans sa chambre, le parfum qu’elle a mis pour
attendre son amant a désormais une odeur nauséabonde. Elle décide de se
réfugier chez son amie afin de trouver consolation et se recueillir. Son amie, prise de
pitié, n’y voit aucun inconvénient. Les voilà quittant la maison.
est 21h 05. Elégant, cintré, parfumé,
tenant une rose à la main, ainsi qu’un paquet estampillé : «
Solange, t’es mon ange à jamais. Pardonne-moi ! ». Dans ce paquet,
pas une bague. Mais, une montre qu’elle avait appréciée dans un magasin de
Yaoundé, alors qu’ils faisaient des emplettes. C’était au bon vieux temps. Il
frappe à la porte. Curieux à cette heure qu’il n’y ait pas d’électricité à l’intérieur.
Personne n’ouvre. Il l’appelle. Impossible de la joindre au téléphone. « C’est surement
une punition pour me faire comprendre que j’avais très mal agi », se dit-il. Il
s’engage dans une attente. « Or, hier je l’ai appelé et elle m’a demandé
de passer à 18h », se souvient-il.
chez le vendeur qui lui avait demandé de passer à 18h pour acquérir cette montre
de marque Gucci. Chez celui-ci, il avait trouvé un mot : « Attendez-moi,
j’arrive. Je vais chercher l’autre exemplaire chez un ami. Le dernier
exemplaire a été acheté ». Il reviendra deux heures après. Le
vendeur n’avait pas le moyen de l’appeler pour signaler qu’il y avait un problème. A l’arrivée
du vendeur, pressé, il prend directement la montre, l’insère dans son paquet
et saute dans un taxi. Pas besoin de suivre les excuses du vendeur. Et le voici
à la porte de Solange… L’attente de l’élue a déjà duré trois heures. 1h30 sonne
à la montre. Fin du calvaire. Déçu, il rentre chez lui.
de Solange. « Solange s’est préparée hier à te pardonner et tu n’es pas
venu. Tu ne sais pas comment elle t’attendait. Elle a mis une croix sur toi, c’est
ce qu’elle m’a demandé de te dire», dit-elle. « Tu viens même d’acheter un
paquet pour elle, constate la commissionnaire. Mais là, tu as foiré, ce n’est
pas avec çà que tu vas la reconquérir ».
Et le voilà qui accoure de nouveau vers Solange et se plie en explications. « Plus de
chérie Solange qui tienne encore. Tu penses que tu vas encore me voiler
les yeux ? Tu veux utiliser les problèmes d’Orange pour t’excuser ?
Dégage ! Va la rejoindre et je ne veux jamais plus te revoir ! »,
répond-elle.
cause d’Orange. Pour une affaire de bonus qui a brouillé le réseau Orange dimanche. Parfois, la vie dérange avec Orange.
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