Quelques figures du génie créatif des camerounais

21 Oct 2009 | ACTUALITÉS, News | 2 commentaires

Au cours des Journées technologiques nationales qui se sont tenues les 07, 08 et 09 octobre derniers au boulevard du 20 mai à Yaoundé, les inventeurs camerounais ont présenté leurs trouvailles au public. Voici une galerie d’inventions made in cameroon.


Yaya Abdouraman

L’alarme téléphonique, terreur des bandits

« Les bandits utilisent le téléphone pour nuire aux paisibles citoyens, moi je l’utilise pour nuire aux bandits ». Cette formule de Yaya Abdouraman résume à suffisance son invention. Son dispositif de sécurité baptisé « le transmetteur téléphonique d’alarme » vient résoudre, selon son concepteur, le problème des multiples cambriolages qui ont lieu dans les édifices publics et dans les maisons privées. Sa trouvaille est composée d’un coffret dans lequel on retrouve un téléphone portable. Fixé à la serrure d’une porte à l’aide d’un fil électrique, le téléphone du coffret lance automatiquement un appel au propriétaire de la maison dès que la serrure de la porte fermée est touchée. Celui-ci peut alors rentrer chez lui ou appeler la police « Le bandit est pris la main dans le sac », affirme-t-il. Le propriétaire de la maison peut également programmer un appel vers la police. Ses démonstrations, très courues au boulevard du 20 mai lors des Journées technologiques nationales qui se sont tenues les 07, 08 et 09 octobre derniers démontrent l’intérêt de cette invention. « Le transmetteur téléphonique d’alarme » coûte 50 000 francs Cfa. Yaya Abdouraman, 52 ans, réside à Ngaoundéré dans l’Adamaoua.


Didier Roche Brochery


Le thermonébulisateur camerounais

Elimination des parasites, travaux phytosanitaires, protection des stocks des produits alimentaires, désinfection, décontamination, désodorisation sont autant de fonctions du thermonébulisateur. Cet appareil fabriqué par Didier Roche Brochery est particulier. Toutes les pièces qui le composent ont été fabriquées et moulées par Didier Roche Brochery lui-même. « C’est le principal problème des inventeurs, ils importent les pièces nécessaires à la fabrication de leurs inventions. Moi, je fabrique tout », affirme le fabricant de ce thermonébulisateur, version camerounaise. Il affirme avoir mis sur pied un procédé de moulage hypothermique plastique et durcisseur dont la température est moins de 40°. C’est avec ce procédé qu’il moule ses pignons, fabrique la carte électronique de l’appareil et autres pièces. « J’ai acheté une tôle pour former ma carrosserie, et c’est la même tôle que les Européens utilisent », explique Didier Roche Brochery.
Basé à Douala – Logbaba, il peut fabriquer un thermonébulisateur complet en une semaine. Mais, avant d’arriver au premier appareil complet, cinq ans de recherche se sont écroulés. Ce fabricant vend le grand modèle de son appareil à 1,3 million de francs Cfa, alors que, d’après lui, le même appareil est vendu en Europe à plus de deux millions de francs Cfa, hors taxe.


Rodrigue Fombasso


La télécommande par téléphone

Allumer ou débrancher son réfrigérateur, son poste téléviseur, son ordinateur, son véhicule, ses lampadaires et ampoules ou tout autre appareil installé à la maison étant à distance, à son lieu de service, par exemple. C’est l’équation qu’a résolue Rodrigue Fombasso, électronicien, promoteur des Ets G8 électronique. Le résultat est ce qu’il a baptisé « Télécommande par téléphone ». Rodrigue Fombasso a exposé son invention au boulevard du 20 mai les 07, 08 et 09 octobre derniers à l’occasion des Journées technologiques nationales. Attroupés autour de lui, de nombreuses personnes observaient, attentives, la démonstration et les explications du fonctionnement de son dispositif. Le concepteur expliquait alors que sa télécommande avait également la possibilité d’arrêter le moteur d’un véhicule. « Si vous êtes agressé et que l’on emporte votre voiture, laissez partir les bandits. Après 30 ou 45 secondes, à l’aide de votre téléphone, vous arrêtez le moteur de votre véhicule. Qu’importe ce qu’ils feront, le véhicule ne bougera plus », explique Rodrigue sous l’admiration des visiteurs. Fabriqué en 2009, la télécommande par téléphone coûte 120 000 francs Cfa.

Edmond Marie Letsini Binelly


Le radar qui sécurise les véhicules

« Le dispositif de sécurité et de commande par détection » a été conçu pour allumer des ampoules et lampadaires dès que la nuit tombe ou encore les éteindre à l’apparition du premier rayon de soleil. Mais son concepteur, Edmond Marie Letsini Binelly, veut lui donner une autre fonction, cette fois-ci améliorée, avec un radar. Sa trouvaille sera installée dans un véhicule. Sa fonction : localiser les véhicules à distance et interdire les dépassements et respecter les vitesses inscrites sur les panneaux de signalisation. Une véritable solution pour lutter contre les accidents de circulation.
« Il faut simplement que les panneaux de signalisation soient installés le long des chaussées. Dès que le radar installé dans la voiture localise les panneaux, il oblige le chauffeur à rouler selon le kilométrage indiqué. En fait, la voiture ne peut plus accélérer au-delà de la vitesse indiquée par le panneau. De même, dès que le radar constate qu’il y a une voiture devant celle que le chauffeur veut dépasser, la voiture refuse de s’exécuter. En fait, le chauffeur devient un peu prisonnier dans son propre véhicule, obligé de respecter le code de la route », explique Edmond Marie Letsini Binelly. Son prix, pas encore évalué, pourrait avoisiner 150 000 francs Cfa, alors que le capteur de lumière permettant d’éteindre et d’allumer automatiquement les ampoules coûte 15 000 francs Cfa.


Ernest Magellan Onana


Au nom de la sécurité dans les virages

De nombreux accidents de la route s’observent dans des virages. Généralement, parce que le véhicule qui amorce un virage en vitesse ne sait pas que de l’autre côté, une autre voiture fait de même. Ernest Magellan Onana, qui a fait ce constat, a décidé de résoudre ce problème et ainsi limiter les accidents dans les virages. Pour lui, les panneaux installés dans les virages sont muets et n’informent pas s’il y a un véhicule qui vient. Les panneaux qu’il a créés ont des feux qui alertent le véhicule qui amorce un virage de l’arrivée d’un autre du côté opposé. « Le principe c’est d’être détecté. J’installe sur la route, à quelques mètres du virage, un dispositif. Dès que la voiture traverse ce dispositif, le panneau installé à l’autre bout du virage signale directement qu’un véhicule arrive. Cela permet au chauffeur qui arrive de ralentir », explique Ernest Magellan Onana, électronicien. Pour fonctionner, cette invention utilise l’énergie solaire, car, explique son concepteur, dans de nombreux villages et virages, il n’existe pas d’énergie électrique. Le concepteur a simplement nommé sa trouvaille « La sécurisation routière ». Habitant Yaoundé, il n’a pas encore évalué le prix de cette technique et en laisse le soin aux experts.

Simon-Pierre Touck



Le réchaud à double énergie

Son réchaud utilise à la fois le charbon de bois et le courant électrique. « A quoi cela sert-il d’utiliser deux sources d’énergie pour cuire un aliment ? », se demande –t-on de prime abord. En fait, explique Simon-Pierre Touck, le concepteur de cette trouvaille, l’électricité vient simplement amplifier la température du charbon. « L’avantage avec ce réchaud est que la température qu’il produit est très élevée et s’élève à plus de 200 degrés. Le réchaud a besoin de 0,014 ampère. Cela veut dire qu’en utilisant ce réchaud avec une petite quantité de charbon durant un mois et ce pendant huit heures par jour, vous payez 100 francs Cfa comme facture d’électricité », explique Simon Pierre Touck. La petite cuvette dans laquelle se pose la marmite est composée d’argile.
Autre avantage de ce réchaud, le charbon rougit simplement et ne noircit pas la marmite. Ce réchaud dont le charbon est allumé par une allumette peut supporter une marmite de 25 Kg. Il coûte 20 000 francs Cfa. Simon Pierre Touck habite le quartier Douala-Bassa à Douala.

Cyrille Bomba



La lumière du soleil dans la lampe

Sa lampe composée de deux ampoules est en même temps une radio Fm et un chargeur universel de téléphone portable. Cyrille Bomba a créé en 2009 l’Afrisolar Lamp Bbc 12. La source d’énergie de cette lampe est voltaïque (solaire). « C’est une lampe qui vient remplacer la lampe ancestrale qui fonctionnait au pétrole. Dans cette lampe se trouve une batterie ayant une autonomie de 12h si la radio et le chargeur ne sont pas utilisés », affirme Cyrille Bomba.
L’Afrisolar Lamp Bbc 12 est équipée d’une petite plaque solaire qui peut être placée sur le toit de la maison. Elle résiste aux intempéries et a besoin de six heures de temps pour se recharger à point. Conçu pour être utilisé au village comme en ville, cette lampe solaire, coûte 65 000 francs Cfa, y compris le panneau solaire. « Le grand-père au village peut ainsi écouter la radio, charger son téléphone et éclairer la grande cour dans la nuit autour du feu sans avoir besoin de l’électricité », s’émerveille un visiteur. Cyrille Bomba, 39 ans et promoteur de la société Solar engenieering Cameroon, est basé à Yaoundé au quartier Mendong. L’Afrisolar Lamp est en cours de protection à l’Oapi.

Sobe Manasse



Le foyer solaire made in Cameroon

Les nombreuses potentialités de l’énergie solaire sont de plus en plus explorées par les chercheurs et inventeurs camerounais. « Solar cooker », un foyer sous forme parabolique, a la possibilité de capter et de canaliser l’énergie solaire au centre de gravité de la parabole où se trouve une marmite et faire ainsi cuire un repas. Conçu depuis 2002 par Sobe Manasse, le foyer solaire a plusieurs fois été présenté aux élèves de la région du Nord-Ouest. Certains enseignants ont même appris cette technique pour l’enseigner à leurs élèves.
Le 08 octobre 2009, au boulevard 20 mai, Sobe Manasse a effectué une démonstration en faisant cuire du haricot sec pendant deux heures. La seule condition pour que fonctionne ce foyer est que le soleil soit ardent. Le 07 octobre, il n’a pas pu le faire parce que la température se s’y prêtait pas. « Solar coker » coûte 150 000 francs et a une duré de vie illimitée. Sobe Manasse réside à Bamenda où il dirige le Cat (Centre for Appropriate Technology).


Jean-Paul Nyoma



Un accumulateur d’énergie solaire et électrique

Particularité de cette trouvaille, elle utilise ç la fois l’énergie solaire et l’énergie électrique. « Quand vous positionnez une plaque solaire de 12 volts, grâce au système de reconversion, la sortie de l’énergie est de 220 volts, c’est-à-dire capable de faire fonctionner un poste téléviseur, un ordinateur et les ampoules de la maison. Une prise spéciale est également prévue pour les appareils de 150 volts », explique Christelle Mekimgo, employée à Nyoma Technology, société qui fabrique et commercialise cette invention. La batterie de cet accumulateur est également conçue de manière à stocker l’énergie électrique. Cet accumulateur d’énergie, fabriqué par Jean-Paul Nyoma, électronicien, coûte 250 000 francs Cfa. Jean-Paul Nyoma est basé à Yaoundé au quartier Nlongkak.
B-O.D.

Mbalmayo


Une enquête démographique et de santé en préparation

L’Institut national de la statistique (Ins) qui lance cette étude en janvier 2010 sollicite l’expertise des médias pour la sensibilisation des populations.

« Qu’est-ce qui va changer dans notre vie si nous répondons à votre questionnaire ? Depuis la dernière fois que vous êtes passé, qu’est-ce qui a changé ? » Ces questions des populations résonnent très souvent dans les oreilles des enquêteurs de l’Ins quand ils se retrouvent sur le terrain. C’est dans le but de dissiper les doutes, d’informer et de sensibiliser les populations sur l’importance de l’Enquête démographique et de santé et à indicateurs multiples (Ems-Mics – avec trois questionnaires : ménage, femme et homme -) qui sera lancée en janvier 2010 que l’Ins a réuni les journalistes à Mbalmayo du 15 au 16 octobre 2009. Objectifs : trouver le mot juste pour sensibiliser les populations sur l’importance de cette enquête, proposer un plan de communication et renforcer les connaissances des journalistes en matière d’Ems-Mics.
Pour le directeur général de l’Ins, Joseph Tedou, les bailleurs de fonds et le gouvernement attendent ces données pour définir les politiques appropriées au développement local. « Il faut toujours avoir espoir que les problèmes vont trouver une solution. Car des experts, à travers les données collectées, décident de ce qu’il faut réaliser dans une localité ou un lieu précis », renchérit Roger Libité, chef du département des statistiques démographiques et sociales. Plus encore, les données récentes sur le niveau réel de nutrition, d’éducation de santé (Vih/Sida, mortalité maternelle, etc.) au Cameroun datent de 2004.
Selon l’Ins, l’exercice sera très sensible. « Les enquêteurs vont prélever le sang (pour les tests paludisme et anémie) et des données très personnelles et intimes des enquêtés », affirme Joseph Tedou. D’où le recours à l’expertise des hommes des médias dans la sensibilisation des masses. Deux plans de communication ont d’ailleurs été proposés à l’Ins par les journalistes. Financée par le gouvernement camerounais en collaboration avec des bailleurs de fonds (Banque mondiale, Unicef, Usaid, Unfp), cette enquête sera menée dans un échantillon de 14 500 ménages à travers le pays. Quatre ou cinq personnes par ménages seront interrogées par les 150 enquêteurs qui seront formés à cet effet.

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2 Commentaires

2 Commentaires

  1. Anonyme

    je souhaite avoir le contact de Ernest Magellan,YAYA Abdouraman,Rodrigue FOMBASSA,et EDEMOND MARIE. Me contacter au 00 32 499 20 92 12

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  2. Anonyme

    (chercheur-ameliorateur camerounais)du projet "securisation routiere" repond au 77 55 87 92-22 11 13 31 yaounde cameroun(mail=magellanonana[at]yahoo.fr) cherche partenaire financier. autre projets:feux tricolors mobile à energie solaire; chasse d'eau à pied mecanique et bien d'autres.merci de contacter .

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