Gestion des forêts : L’Etat invité à restituer les propriétés foncières aux populations locales

26 Mai 2009 | ACTUALITÉS, News | 0 commentaires


Des Ong internationales réunies ce 25 mai 2009 à Yaoundé appellent les gouvernements africains à clarifier et à renforcer les droits de la tenure forestière en Afrique.

En Afrique, 98% des propriétés foncières des forêts appartiennent à l’Etat et seul 1,6% de ces propriétés foncières est détenu par les communautés locales.
Et pourtant, en Asie et aux Pacifiques, 68% des propriétés foncières appartiennent aux communautés locales. Ces chiffres ont été présentés hier à l’hôtel Mont Fébé de Yaoundé par Samuel Nguiffo, directeur exécutif du Centre pour l’environnement et le développement (Ced), une ong camerounaise spécialisée dans les questions environnementales. C’était au cours du séminaire ouvert hier sur le thème : «Tenure forestière, gouvernance et entreprise».
Pour Samuel Nguiffo, au cours des dernières années, la pauvreté rurale s’est accentuée en Afrique centrale. Et la situation serait moins grave si les Etats accordaient aux communautés villageoises les titres fonciers sur des parcelles forestières. La solution passe par donc par une réforme des lois forestières. Ce qui permettrait, selon lui, aux populations villageoises de gérer elles-mêmes leurs forêts et par ricochet participer au développement de leur propre communauté.
Selon Vincent Nkou Owona, représentant du ministère des Affaires foncières, au Cameroun, aucune communauté villageoise, encore moins un particulier, ne dispose d’un titre foncier sur une parcelle forestière. Une situation que Liz Alden Wily de l’Ong Initiatives pour les droits et ressources (Rri) qualifie de « scandale». «Néanmoins, explique Vincent Nkou Owona, les communautés locales au Cameroun ont le droit d’obtenir des titres fonciers. Cela passe d’abord par l’octroi d’une concession provisoire. Cinq ans plus tard, si le cahier de charge est respecté par la communauté, le gouvernement accorde une concession définitive et un an plus tard, un titre foncier».
Toutefois, le Cameroun a l’expérience des forêts communautaires gérées par les populations locales. Une expérience que le directeur exécutif de l’Organisation internationale des Bois tropicaux (Oibt), le Camerounais Emmanuel Ze Meka, estime qu’il faut renforcer. «Si les populations locales sont les gardiens de leurs forêts, il y aura moins de pillage de bois», estime-t-il.
Une situation qui préoccupe le ministère des Forêts et de la Faune (Minfof). Denis Koulagna Koutou est le secrétaire général du Minfof. Il explique que les discussions sont en cours pour la réforme de la loi forestière de 1994. «La nouvelle loi va reconnaître les droits de propriété des populations locales tant dans les forêts permanents que dans les forêts non permanents», affirme-t-il. Ce séminaire co-organisé par une dizaine d’Ong parmi lesquels l’Uicn et le Cifor et placé sous le patronage du Minfof, réunis tous les pays membres de l’Oibt.

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