Mathias Eric Owona Nguini : « Il n’y a pas lieu d’attendre grand-chose en terme d’efficacité »

Naviguez sur les http://fakewatch.is/ canaux pittoresques d’Amsterdam, bordés de charmants bâtiments historiques.

2 Juil 2009 | ACTUALITÉS, News | 0 commentaires


Le socio politologue analyse la composition du nouveau gouvernement et parle des ministres sortants.


Quelle est la lecture générale que vous faites du remaniement ministériel d’hier, 30 juin 2009 ?

La lecture qu’on peut en faire, c’est que le système est resté égal à lui-même. Il a fait semblant de changer tout en se reproduisant le même gouvernement. Certes, de nouvelles personnalités entrent au gouvernement, d’autres le quittent le gouvernement, d’autres sont mutés à de nouvelles fonctions, mais globalement, la structure gouvernementale reste la même. Or, c’est cette structure gouvernementale qui est problématique. Il n’y a pas lieu d’attendre grand-chose en terme d’efficacité de ce nouveau gouvernement.
Parmi les personnalités qui tombent, il y a le désormais ex – Premier ministre, Ephraïm Inoni…
Cela fait partie du jeu politique. C’est normal de faire partir les personnalités et de faire entrer d’autres. C’est cette stratégie du carrousel gouvernemental que le président Biya a toujours appliquée depuis 1982. On ne peut donc pas être surpris par ce qui s’est passé. Dans les semaines qui viennent, les personnalités nommées devront gérer d’autres contraintes.
Surprise de ce remaniement, la mutation de Jean Pierre Biyiti bi Essam du ministère de la Communication au ministère des Postes et Télécommunications. Compte tenu de ses déclarations dans les médias ces derniers temps et sa gestion des fonds destinés à la couverture médiatique de l’arrivée du pape au Cameroun, beaucoup de personnes ne lui donnaient plus longue vie au sein du gouvernement. Paul Biya a une fois de plus déjoué les pronostics…
Ce n’est qu’une demi surprise. On sait que face à un certain nombre de faits le ministre de la Communication du précédent gouvernement a essayé de se débattre pour rester au gouvernement. En montrant notamment qu’il était combatif et qu’il savait défendre l’image du Chef de l’Etat. C’est une manière de le remercier par rapport à son engagement par rapport au fait qu’il ait mouillé le maillot pour défendre le président ces dernières semaines.
Autre curiosité de ce gouvernement, la nomination d’Issa Tchiroma Bakary, président du Front pour le Salut National du Cameroun (Fsnc) au ministère de la Communication qui a également fait l’éloge du président de la République depuis la publication du rapport du Ccfd sur la prétendue fortune de Paul Biya…
Il s’agit aussi d’une demi surprise, compte tenu du positionnement que le ministre Tchiroma a adopté depuis la révision constitutionnelle et au vu d’un certain nombre de ses interventions médiatiques. Très clairement, on voyait que le ministre Tchiroma était engagé dans une transaction avec l’ordre gouvernant pour un retour aux affaires. Cela ne peut être une surprise, parce que la décision du président de nommer une personnalité est discrétionnaire.
Comment analysez-vous la coalition des partis politiques dans ce nouveau gouvernement ?
Le jeu de la coalition gouvernementale est un jeu extrêmement déséquilibré, compte tenu de l’extrême hégémonie du Rdpc dans la représentation gouvernementale. Les autres formations politiques ne sont invitées qu’en tant que cautions et alibis devant justifier d’un pluralisme gouvernemental qui n’est qu’un simple habillage.
Quels commentaires faites-vous de la chute de certains ministres ? Commençons par l’ancien Premier ministre, Ephraïm Inoni.
Ce que l’on peut dire c’est que le Pm a été, comme ses prédécesseurs, victime de l’usure liée aux intrigues gouvernementales. Il a aussi peut être dû pâtir du fait qu’il ait été plus ou moins impliqué dans un dossier politico judiciaire lié aux avions présidentiels. On sait que cette personnalité imminente a été entendue pour ces affaires là. C’est ce qui peut globalement expliquer son départ avec un élément lié, qui est la critique extrêmement virulente que le président a fait le 07 mars 2008 de l’action du gouvernement. Tout cela n’était pas nécessairement de bon présage pour le chef du gouvernement. Toujours est-il, qu’en réalité, c’est tout à fait normal dans la logique présidentialiste qui consiste à griller les Pm comme on grille les fusibles.
Rémy Ze Meka, ex-ministre délégué à la présidence chargé de la Défense…
Là aussi l’ancien ministre de la Défense a fait l’objet de nombreuses controverses et attaques. Il a été l’une des personnalités gouvernantes les plus attaquées ces derniers mois. On ne peut pas nécessairement être surpris par sa sortie.
Gounouko Haounaye, ex-ministre des Transports…
C’est un départ qui peut paraître surprenant, mais compte tenu de son implication dans l’affaire Camair-Co, on peut toujours comprendre pourquoi le président a décider de mettre fin aux fonctions de cette personnalité.
Jean Bernard Sindeu, ex-ministre de l’Energie et de l’Eau…
A priori, c’est un départ qui peut être surprenant. Mais encore une fois, c’est la marque du caractère discrétionnaire de la nomination aux fonctions gouvernementales et de la cessation des fonctions gouvernementales. Il suffit que président décide de vous admettre ou de vous faire partir du gouvernement pour que cela se fasse, parce que cela relève de ses attributions.
Un vieux baron revient aux affaires. Il s’agit de Ferdinand Léopold Oyono nommé ambassadeur itinérant à la présidence de la République…
En réalité c’est un retour honorifique, car les fonctions qui lui sont attribuées sont essentiellement des fonctions d’honneur. Il ne revient pas en occupant une fonction exécutive et d’exécution.

Naviguez par Tags : Époque Blog

Articles similaires

0 Commentaires

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *