Mathias Eric Owona Nguini : « Elections anticipées ? Tout est possible »

Naviguez sur les http://fakewatch.is/ canaux pittoresques d’Amsterdam, bordés de charmants bâtiments historiques.

9 Juil 2009 | ACTUALITÉS, News | 0 commentaires


Le socio politologue analyse la démarche des élites du Centre appelant Paul Biya à se représenter aux prochaines élections présidentielles.


Quelle lecture faites-vous de la démarche des élites du Centre qui ont appelé le président de la République à se représenter aux prochaines présidentielles ?

Il s’agit d’une démarche clientéliste et opportuniste bien en phase avec les routines du système. Démarche à travers laquelle ces élites veulent faire plaisir au président Paul Biya en lui demandant de se présenter à nouveau aux élections présidentielles.

Certaines personnes pensent que c’est le président de la République qui a donné le la pour cette campagne. Qu’en pensez-vous ?
Cela est toujours possible, mais nous n’avons pas d’éléments directs confirmant que c’est bien le président Paul Biya qui est à l’origine de cette campagne. De toutes les manières, il n’en a pas nécessairement besoin. Dans la situation actuelle, des nombreux barons désireux de conserver leurs positions de pouvoir ou de les renforcer sont tout à fait enclins à se lancer dans un tel jeu courtisan. De manière à s’attirer la grâce du président ou de la conserver.

A quoi doit-on s’attendre à présent que l’appel à la candidature de Paul Biya est lancé ?

Cela fait partie du jeu rituel du système qui relève des types de manœuvres que l’appareil au pouvoir a l’habitude de mettre en œuvre quand il prépare ses échéances politiques. Il ne faut donc pas être surpris par ces manœuvres qui entrent dans une logique depuis longtemps annoncée en vue de la nouvelle candidature du président Paul Biya à la présidence de la République.

Peut-on s’attendre à une élection anticipée comme certains le pensent ?

Avec un régime essentiellement guidé par la ruse et la roublardise ainsi que l’art de la manœuvre, tout est possible. Mais parvenir à une élection anticipée exige une révision constitutionnelle afin d’insérer dans la loi fondamentale des dispositions permettant une élection anticipée. Tant qu’une telle révision n’est pas mise en action, il est extrêmement difficile, au plan juridique, de justifier une anticipation. Il faut donc s’attendre, compte tenu des manoeuvres qui sont en cours, que le régime procède à une telle ruse qui serait une ruse supplémentaire dans son art habituel de gouverner.

Quelle lecture faites-vous de l’implication de René Sadi, Sg du Rdpc, dans l’appel à la candidature de Paul Biya en 2011?
Il s’agit pour ce baron comme pour les autres barons qui ont été associés de se présenter comme des soutiens imminents du président, et ce faisant, de se présenter auprès de celui-ci comme l’un de ses principaux lieutenants. Ce jeu de positionnement a commencé avec le mémorandum du Centre. Il n‘est pas impossible que certains acteurs qui ont activé la manoeuvre du mémorandum du Centre soient au cœur de la manœuvre suivante consistant à appeler Paul Biya à se présenter en candidat du Centre.

Certaines personnes s’interrogent sur la pertinence de cette démarche…
La démarche des élites du Centre qui a conduit à la Déclaration de Yaoundé s’inscrit dans la volonté de ces élites d’apparaître aux yeux de Paul Biya comme des élites loyales et fidèles. Certaines préoccupations exprimées par le prétendu mémorandum du Centre recoupent largement des perceptions qui existent bel et bien dans les milieux du pouvoir issus de cette région. Seulement, compte tenu de la nature encore répressive du système, peu de barons sont capables d’exprimer publiquement ces préoccupations d’autant plus que dans la logique du système, le Centre n’est pas censé faire des revendications et poser des doléances au président de la République. Voilà pourquoi, dans la logique purement courtisane, les barons du Centre ont déclaré que le Centre avait tout reçu de Paul Biya. Ce qui ne correspond pas à la réalité des faits, parce que, comme les autres régions du Cameroun, le Centre est aujourd’hui confronté aux défaillances d’une politique clientéliste incapable d’allouer des politiques nécessaires pour le développement des différentes régions.

Naviguez par Tags : Époque Blog

Articles similaires

0 Commentaires

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *