Regard sur la secte des fondamentalistes islamistes qui s’en prennent à l’Etat fédéral.

Ils se considèrent comme des talibans. Islamistes radicaux, les membres de la secte Boko Haram rejettent violemment toute influence occidentale et sont prêts à tout faire pour imposer la Charia et instaurer une stricte loi islamique dans un « Etat islamique pur » au Nigéria, notamment dans l’Etat du Borno dont la capitale est Maiduguri.
La définition de leur nom qui signifie littéralement « l’éducation occidentale est un péché », dans un mélange de langues arabe et haoussa, en dit long sur leur esprit.
Ces talibans, version nigériane, ont à leur tête le fondateur du mouvement, Mohamed Youssouf. Un Nigérian âgé d’une trentaine d’années. La secte Boko Haram a été créée en 2002 à Maiduguri dans le Nord-est du Nigeria. Ses membres se sont fait connaître en janvier 2004, quand la secte installa sa base baptisée « Afghanistan », dans le village de Kanamma, dans l’Etat de Yobe (Nord-Est), à la frontière avec le Niger. Son premier campement regroupait quelque 200 adeptes composés pour la plupart d’anciens universitaires. Ils ont immédiatement déclaré la guerre contre «l’immoralité ».
Leur premier acte répréhensible est l’attaque, en septembre 2004, de plusieurs postes de police dans l’Etat de Yobe. Six mois plus tard, 28 talibans sont tués dans de violents affrontements avec les forces de l’ordre près de la frontière camerounaise et de nombreux membres sont arrêtés. En mai 2007, 11 officiers de la police nigériane sont tués par la secte dans une offensive contre un poste de police à la périphérie de Kano, la capitale de l’Etat éponyme (nord).
En juin 2009, de nombreux talibans ont été blessés par balles dans des heurts avec la police de Maiduguri. Dimanche dernier, les affrontements ont repris lorsque des groupes armés appartenant à la secte Boko Haram ont tenté d’attaquer un poste de police dans l’Etat de Bauchi (nord) où étaient détenus certains de leurs membres, récemment arrêtés.
En rappel, en octobre 2001, des musulmans du nord du Nigeria avaient manifesté contre les bombardements américains en Afghanistan et exprimé leur soutien aux talibans ainsi qu’à Oussama Ben Laden.

(Sces : Le Monde, el Watan)